Marseille : des maires sans ressort face à Renaud Muselier
La deuxième Convention annuelle des maires de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui s’est déroulée, hier, à Marseille, aura-telle servi à quelque chose ? Renaud Muselier, à l’origine de ce grand rassemblement qui se veut avant tout informatif sur les outils que propose son institution pour aider les communes, peut se poser la question. À trois mois des élections européennes et un an des municipales, il en faudra plus, semble-t-il, pour remotiver les troupes, mis à part Hubert Falco. Le maire de Toulon, remonté et en forme, a été applaudi, quand dans son discours il a dit que « le maire n’est pas le monsieur Loyal du président de la République. » Et ce, après avoir rappelé la campagne #BalanceTonMaire, lancée par des élus de LREM. C’est à peu près le seul moment où les 1 200 personnes dans l’assistance, composée de maires, et présidents d’intercommunalités – très peu – ou de leurs représentants peu nombreux également, ont vraiment réagi.
Le maire, « l’élu le plus respecté »
Les discours très politiques ressemblaient à ceux d’une campagne électorale. « Cette crise est la plus grave qu’ait connue le pays depuis Mai-68 » lance Pierre-Paul Leonelli, adjoint au maire de Nice, Christian Estrosi qu’il représente. « Enquête d’opinion après enquête d’opinion, le maire est de loin l’élu le plus respecté et le mieux compris, poursuit-il... Nos concitoyens ont raison, ce n’est pas l’idéologie qui fait fonctionner une ligne de tramway, qui construit un lycée ou fait que les trains arrivent à l’heure. C’est la capacité de l’élu de terrain d’évaluer ces missions de service public. » Renaud Muselier a rappelé, quant à lui, aux élus locaux, que des outils sont mis à leur disposition par la Région, comme le Fonds régional d’aménagement du territoire, ou les Contrats régionaux d’équilibre territoriaux. À eux deux, ils ont apporté 100 M€ pour les communes du Var et 110 M€ pour celles des Alpes-Maritimes. « Proposez-nous des projets bénéfiques aux territoires et respectant la ligne rouge que nous avons fixée et nous vous aiderons. Notre porte sera toujours ouverte pour celles et ceux d’entre vous qui veulent moderniser leur territoire, le rendre plus attractif et plus dynamique. » Pourtant quand on tend le micro à l’assemblée, seul le président des maires du Var et premier magistrat de Cotignac, le prend pour lancer un appel au secours face aux déserts médicaux. Les intervenants se succèdent : personne ne réagit aux propos de Philippe Wahl, P.-D.G. du groupe La Poste, qui affirme faire de « la proximité humaine » quand le facteur apporte repas et médicaments à domicile. Dominique Bussereau, président de l’Assemblée des départements de France, annonce que des propositions seront faites conjointement le 15 mars, par les communes, régions et départements, pour plus de décentralisation, et de proximité. Renaud Muselier s’en réjouit, qui appelait, quelques minutes plus tôt, à « faire exploser la politique de la camisole de force et du garrot ! L’Etat, s’il est indispensable, ne peut pas tout ».