Les critiques sur l’Europe au crible
Les critiques sur l’Europe sont légitimes. Pour autant, elles ne doivent pas occulter ses bienfaits. Fort de cette conviction, Bernard Spitz, président de la Fédération française de l’assurance et en charge des sujets internationaux au Medef, a entrepris de riposter aux « mensonges populistes ». Il en a dénombré sept. L’Europe, une passoire à migrants ? Non, estime Spitz, qui évoque des flux en baisse, « tombés à cent mille arrivées sur les neuf premiers mois de », sans nier réactions identitaires et couacs d’intégration, pour mieux plaider en faveur d’une politique européenne qui éviterait les demandes d’asile déposées dans différents pays. Le carcan administratif bruxellois ? Pas si simple… « Ceux qui se plaignent de l’inflation réglementaire sont les premiers à quémander à la Commission la rédaction de textes. » Lui propose de briser le pesant principe d’unanimité par une Europe à plusieurs vitesses. L’Europe inutile au quotidien ? On y voyage, étudie et entreprend plus aisément, elle dope l’innovation, dit-il. L’Euro nous plombe ? « La monnaie unique est un vecteur de puissance, réplique Spitz, et a fait tomber l’inflation. » L’Europe vole nos emplois ? « Les chiffres contredisent ce ressenti. Les travailleurs détachés, en augmentation certes depuis le début de la décennie, ne représentent que , % du nombre total d’emplois dans l’Union. Et ils interviennent dans des secteurs où l’on peine à recruter. » Bernard Spitz pose enfin que le libre-échange profite à l’Union, « qui n’est pas le pigeon de la mondialisation », et qu’elle n’est pas non plus « qu’un tigre de papier », même si reste à construire une défense continentale. « L’Europe est imparfaite, perfectible, conclut-il, mais il faut la vouloir. » Pour partager ou tempérer ses élans, un livre charpenté et utile, en tout cas, avant d’aller voter.