Var-Matin (Grand Toulon)

Festival de Cannes : Inárritu revient !

Le réalisateu­r mexicain, multi-oscarisé pour des films comme The Revenant ou Birdman, présidera le jury de la soixante-douzième édition qui se déroulera du 14 au 25 mai

- PHILIPPE DUPUY jpdupuy@nicematin.fr

Passée la trêve des César et des oscars, le Festival de Cannes n’a pas été long à dégainer son premier nom : celui du président du jury de la soixante-douzième édition, le réalisateu­r mexicain aux cinq oscars, Alejandro Gonzalez Iñárritu. Un choix dont on ne sait s’il relève du marabout-bout de ficelle Cate Blanchett, présidente de l’édition précédente, qui a tourné dans Babel, un de ses films présentés en compétitio­n à Cannes. Ou d’une forme de vengeance perverse à l’encontre d’Alfonso Cuaron, autre grand cinéaste mexicain, dont le dernier film, Roma, multi-oscarisé et « Liondorisé » à Venise, n’avait pu être montré l’an dernier à Cannes, car distribué par l’ogre Netflix.

Habitué de la Croisette

Le communiqué de presse, diffusé mercredi matin à l’heure des exécutions publiques, incline à pencher pour la deuxième hypothèse : « Cannes est le lieu de tous les cinémas, et à travers la présence de l’auteur de Babel, c’est tout le cinéma mexicain que le Festival célébrera », s’y réjouissen­t Thierry Frémaux et Pierre Lescure, respective­ment délégué général et président du Festival. Quoi qu’il en soit, on se réjouit de revoir à Cannes cet habitué du Festival. Alejandro Gonzalez Iñárritu y a été révélé en 2000 avec son premier long-métrage, Amours chiennes (Grand Prix de la Semaine de la critique). Il y a ensuite présenté en compétitio­n Babel (Prix de la mise en scène 2006) et Biutiful (Prix d’interpréta­tion masculine pour Javier Bardem en 2010), un film dont les festivalie­rs se souviennen­t comme l’un des plus plombants jamais vus sur la Croisette ! Étrangemen­t, ses deux films suivants, qui l’ont pourtant porté au pinacle d’Hollywood, Birdman et The Revenant, n’ont pas eu les honneurs du Festival. Il n’y est revenu qu’en 2017, avec un court-métrage en réalité virtuelle, Carne y Arena, qui devait lui valoir un « oscar spécial », son cinquième. « En plus d’être un cinéaste audacieux et un auteur toujours surprenant, Alejandro est aussi un homme de conviction­s, un artiste de son temps, soulignent les dirigeants du Festival. Nous avons toujours été heureux de l’accueillir sur la Croisette et, en 2017, particuliè­rement fiers de présenter en Sélection officielle Carne y Arena , son installati­on de réalité virtuelle qui évoquait la question des migrants avec beaucoup de force et d’humanité. »

« Premiers spectateur­s »

De son côté, le cinéaste mexicain se dit « honoré et ravi de revenir » à Cannes et « immensémen­t fier de présider le jury ». « Le cinéma coule dans les veines de la planète et ce Festival en est le coeur, poursuit-il. Avec le jury, nous aurons le privilège d’être les premiers spectateur­s des nouveaux films de nos collègues cinéastes venus du monde entier. C’est un véritable plaisir et une grande responsabi­lité, que nous assumerons avec passion et dévouement. » Aucun nom n’a encore filtré concernant les autres membres du jury. Quant à la sélection officielle, elle ne sera pas dévoilée avant plusieurs semaines. Ce qui laisse tout le temps d’élaborer des listes de voeux et de favoris. La nôtre est déjà longue, comme on le lira ci-dessous.

 ?? (Photo EPA) ?? Le cinéaste mexicain est « honoré et ravi » de présider le jury de cette e édition.
(Photo EPA) Le cinéaste mexicain est « honoré et ravi » de présider le jury de cette e édition.

Newspapers in French

Newspapers from France