Le bio, un facteur d’intégration pour les employés de l’Esat Les palmiers
Le potager, créé il y a 7 ans, sert de terrain d’apprentissage aux métiers du maraîchage pour les personnes handicapées. Mieux, les récoltes alimentent les cuisines et trois points de vente
Un potager bio extraordinaire. Une serre sous laquelle on cultive céleris, choux, salades, fèves en préservant le sol mais pas seulement… Ici, à l’Esat Les palmiers, établissement pour travailleurs handicapés, ils sont six à cultiver, planter, faire des semis – entre autres – sur une surface de 2 500 m2 de serres en verre. Six personnes avec des handicaps différents encadrés par Stéphane, un éducateur passionné, ont désormais les mêmes gestes que des professionnels du métier.
Du bio certifié
Depuis sept ans, l’Esat Les Palmiers qui accueille 163 usagers employés (espaces verts, atelier menuiserie et blanchisserie notamment) s’est lancé dans ce projet de création d’un potager biologique. Comme le souligne Julien Mosser, chef de service, « la structure produit des légumes bio, labellisés qu’elle commercialise en circuit court. Notre action est tournée vers la protection de la terre, la formation et le travail des personnes en situation de handicap, l’inclusion des travailleurs ». Grâce au soutien de Carine Panchard, biologiste (Vegetech), l’équipe de maraîchers cultive bio et bon des produits labellisés Écocert.
Trois points de vente
Non seulement les légumes cultivés avec soin servent à alimenter la cuisine de l’établissement pour les enfants ou les adolescents polyhandicapés Les Myosotis, situé à proximité et également géré par l’Adapei, mais aussi dans les commerces de proximité. « Bio & Co à La Garde, Biocoop à La Londe et le petit Casino de François et Cindy sur l’avenue Gambetta à Hyères », souligne le directeur. À 24 ans, Melisse est l’une des petites mains active de l’exploitation depuis deux ans. « Je ramasse les légumes, je fais les livraisons et les bons de commande ». Appliquée, la jeune femme évoque avec un large sourire son bonheur de travailler ici. « Ça me fait plaisir. J’aime beaucoup expliquer aux gens ce que l’on vend ». Débrouillarde et dynamique, elle pourrait prochainement bénéficier d’un stage dans le secteur ordinaire, en dehors d’une structure adaptée.
Le handicap s’efface
« Il y a dans cette petite équipe des personnes qui ont des compétences, d’excellents travailleurs qui cultivent des légumes anciens. Ils font les semis, les repiquent, les plantations, la vente. pour eux, ces activités sont très valorisantes », commente Stéphane. Le handicap s’efface devant le travail de la terre. Pour Christian Géraud, directeur de l’Esat Les Palmiers ce potager conjugue à la fois le respect de la terre et l’inclusion de personnes handicapés dans la société. « Il y a une belle synergie entre ces tâches accomplies par des travailleurs protégés et une production soucieuse du respect de la terre ». Quelques mètres plus loin, sous la serre, Sarah, Loïc et leurs collègues s’activent autour de plants de courgette. Les gestes sont précis et la volonté bien affichée.