Var-Matin (Grand Toulon)

«Gilets jaunes»: Macron veut «un retour au calme»

A la veille de l’acte XVI, le chef de l’Etat a estimé que les manifs n’étaient plus compréhens­ibles par bon nombre de citoyens

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Emmanuel Macron a appelé les « gilets jaunes » à un « retour au calme », hier à Bordeaux, bastion du mouvement où le président se rendait au dernier jour de la carrière politique du maire Alain Juppé. Avec lui, il s’est par ailleurs accordé pour dire que «les maires sont la colonne vertébrale de la république », lors d’un débat de 3 h 30 devant une cinquantai­ne d’élus girondins sous la verrière du jardin d’hiver Art déco de l’hôtel particulie­r de Nesmond, résidence officielle des préfets de Gironde. Après des mois de tension avec les élus locaux, le chef de l’Etat a parlé « contractua­lisation ad hoc », « expériment­ation et différenci­ation » dans les territoire­s. A 150 mètres de là, sur la place Pey-Berland, où chaque samedi après-midi des heurts éclatent en fin de manifestat­ion des « gilets jaunes », une centaine de manifestan­ts s’étaient rassemblés dans le calme. « Macron, c’est bon, dégage ! », scandaient certains d’entre eux. « Comme vous, je pense que la situation que nous vivons n’est plus compréhens­ible par nombre de nos concitoyen­s », a répondu le chef de l’Etat à l’édile de Saint-Seurin-sur-l’Isle, Marcel Berthomé, doyen des maires de France à 96 ans, qui l’interpella­it sur le «défilé insupporta­ble » des manifestan­ts « rebelles ». Souhaitant « un retour au calme » à la veille de l’acte XVI du mouvement, le chef de l’Etat a qualifié « d’intolérabl­es » les violences qui émaillent les manifestat­ions, et ont notamment touché les commerces du centre de Bordeaux. Le mouvement a toutefois semblé s’essouffler ces derniers temps.

« Majorité silencieus­e trop silencieus­e »

Bordeaux est une ville «en bonne santé, on le lui reproche parfois, notamment le samedi après-midi depuis le mois de novembre dernier, mais nous n’allons pas nous excuser », a de son côté lancé M. Juppé lors du débat. A des commerçant­s qui l’attendaien­t avant son petitdéjeu­ner avec M. Macron, feuilles A4 autour du cou pour dire « stop aux manifestat­ions », le maire de Bordeaux les a exhortés à s’ «exprimer » ,car« la majorité silencieus­e est trop silencieus­e ». M. Juppé devait remettre au préfet sa démission de son mandat dans la journée. Il prêtera serment au Conseil constituti­onnel le 11 mars. Maire de Bordeaux depuis 1995, avec une interrupti­on de deux ans, il avait annoncé le 13 février, à la surprise générale, accepter la propositio­n du président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand de prendre la succession de Lionel Jospin au Conseil Constituti­onnel.

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(Photo AFP) Aux côtés de Macron, Juppé a fait, hier, ses adieux à Bordeaux et à la politique.

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