Les patrons français et italiens au secours du TGV Lyon-Turin
Lors du IIe Forum économique entre la France et l’Italie qui s’est déroulé, hier, à Versailles, les deux organisations patronales appellent Paris et Rome à « tourner la page des différends »
La future ligne de TGV LyonTurin verra-t-elle enfin le bout du tunnel ? Le ministre italien de l’Economie Giovanni Tria a, en effet, évoqué, hier à Versailles, une « évolution positive » au sein de son gouvernement concernant la construction du tunnel ferroviaire du Lyon-Turin sous les Alpes, lors d’une conférence aux côtés de son homologue français Bruno Le Maire. «Ily a un débat au sein du gouvernement italien, mais je crois que l’évolution
est positive », a-t-il affirmé au terme du deuxième Forum économique franco-italien, organisé par le Medef (patronat français) jeudi et hier à Versailles. Pour sa part, Bruno Le Maire a réitéré le soutien du gouvernement français à ce projet ferroviaire. « Nous sommes favorables à la réalisation du Lyon-Turin », a-t-il affirmé. En Italie, le projet de liaison ferroviaire Lyon-Turin est devenu un sujet de vive crispation entre la Ligue de Matteo Salvini (extrême droite), dont la base de petits entrepreneurs du Nord y est très favorable, et le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), qui a promis de mettre fin à ce qu’il considère comme un gaspillage d’argent public. Aucun des deux ne peut se permettre de céder avant les élections européennes.
Un projet moins ambitieux ?
Lundi, le ministre de l’Economie italien Giovanni Tria s’était fermement engagé en faveur du projet : « Personne ne viendra investir en Italie si le pays démontre qu’un nouveau gouvernement ne respecte pas les pactes, change les lois ou les rend rétroactives. C’est cela le problème, pas le Lyon-Turin », a-t-il relevé. Plusieurs réunions entre les partenaires de la coalition se sont tenues cette semaine, mais les décisions sont renvoyées à la semaine prochaine. Selon les médias italiens, le chef du gouvernement Giuseppe Conte s’est saisi du dossier et travaille sur l’hypothèse d’un nouveau projet moins ambitieux, prévoyant par exemple des tunnels en moins. Dans cette perspective, toujours selon les médias, Rome pourrait valider les appels d’offres qui doivent être lancés avant le 11 mars, sous peine de perdre 300 millions d’euros de fonds européens, mais en y ajoutant une clause suspensive qui donnerait plusieurs mois au gouvernement italien pour proposer son projet « low-cost ».