Var-Matin (Grand Toulon)

L’ascension continue

Meilleure équipe du mois de février (trois victoires, un nul), l’AS Monaco compte bien poursuivre sa moisson à Angers ainsi que sa folle remontée. Jusqu’où ? Bonne question

- MATHIEU FAURE

Plus l’organigram­me interne de l’AS Monaco change sans qu’il soit possible d’en dessiner un schéma logique sur le papier, plus le onze de départ de Leonardo Jardim s’écrit dans le marbre, semaine après semaine. Invaincus au mois de février (trois victoires, un nul), les Asémistes s’attaquent à Angers avec une équipe type connue et reconnue. Après tout, pourquoi changer une équipe qui gagne ? Un constat dressé, entre autres, par Stéphane Moulin, le coach du SCO : «SiMonaco avait eu cette équipe-là depuis le début du championna­t, elle serait probableme­nt dans les trois meilleures au classement, ou pas loin. Ça fait deux ou trois matches que Monaco ne change quasiment rien dans l’équipe qui démarre. Avant ça, c’était l’inverse. C’est une preuve de cette nouvelle dynamique ».

« Nous pouvons rêver dans le football »

À croire que la guigne de 2018 s’est évaporée au fur et à mesure des retours de blessures et des signatures du mercato hivernal. En ce moment, tout semble sourire à l’AS Monaco. Ça change. À tel point que certains joueurs parlent à demi-mot d’Europe. « Nous pouvons rêver dans le football. Tout va très vite, détaille Fodé Ballo-Touré. Aujourd’hui l’objectif est de gagner jusqu’à la trêve. Nous verrons ce qu’il se passe ensuite ». C’est plutôt cocasse lorsque l’on siège à la seizième place à 18 points de la quatrième, mais pourquoi pas. Mais il faut reconnaîtr­e à l’ASM un net changement de braquet depuis un mois. On n’éparpille pas l’OL à domicile (20) sans un minimum de qualité. Et battre une équipe du top 16 européen donne généraleme­nt des ailes. Ballo-Touré encore : « Heureux de cette victoire face à Lyon. C’est un match référence. Nous sommes dans une bonne dynamique et il faut continuer sur ce rythme. Nous commençons à mieux nous connaître. Les blessés sont revenus et ils sont en forme. À l’entraîneme­nt, nous travaillon­s ce qui va mais aussi nos points faibles. Les automatism­es arrivent, notamment sur le côté avec Rony Lopes. On n’a pas besoin de parler, on se comprend. » On vous voit venir puisque c’est exactement là où on souhaitait arriver. Sous le panneau clignotant « Attention à ne pas se voir trop beaux ». Jardim veille au grain pour, a priori, faire redescendr­e tout le monde sur terre. « Cela fait seulement quatre matches. Notre objectif est toujours le même : jouer un bon football, a précisé Jardim en milieu de semaine. Pour nous, l’important est de respecter nos adversaire­s et de donner le maximum à chaque match. Nous souhaitons toujours démontrer notre valeur. »

Badiashile l’exception

En ce moment, la valeur monégasque est en hausse et suit la courbe de performanc­e de Gelson Martins. Ultra-décisif depuis ses débuts en Ligue 1, le Portugais symbolise à lui seul le changement de braquet du club. Remplaçant à l’Atlético Madrid, l’ancien du Sporting CP est aujourd’hui le joueur phare de l’ASM après seulement un mois de présence sur le Rocher. Surtout, Monaco semble avoir pris la mesure des limites de son jeunisme. C’est d’ailleurs le sens de la sortie de Leonardo Jardim sur le sujet : «Aujourd’hui, on casse la carrière de jeunes joueurs car on attend d’eux qu’à 17 ans, ils soient aussi forts qu’un adulte. Un joueur est au top entre 23 et 30 ans ». L’été dernier, d’aucuns imaginaien­t les Geubbels, Panzo, Pellegri, Navarro, Diop, Thuram, Massengo jouer un rôle majeur dès cette saison. Comme si l’éclosion rapide de Kylian

Mbappé était la norme alors qu’il est clairement l’exception, comme peut l’être, sans doute, Benoît Badiashile (17 ans). Aujourd’hui, le jeune stoppeur brille car il est entouré de vieux briscards : Glik (31 ans), Fabregas (31 ans), Adrien Silva (29 ans), Falcao (33 ans) ou encore Subasic (34 ans). Car l’autre souci de la jeunesse, garder les pieds sur

terre en période d’euphorie. «Le coach, lui, nous répète sans cesse que rien n’est fait. Pour lui, ce n’est que le début de cette deuxième partie de saison », conclut BalloTouré. C’est d’ailleurs l’une des marottes de Jardim, ne jamais s’enflammer. En toutes circonstan­ces. « Ce match contre Angers va nécessiter beaucoup d’énergie. Nous jouons face à une équipe qui est forte à domicile. Nous serons capables de les battre si nous mettons de l’intensité. Je travaille toujours de la même façon ce mois-ci. Avec de la rigueur, de l’intensité. » En cas de nouvelle victoire, Monaco pourrait ravir la 15e place à Toulouse. Et dans une semaine, c’est Nantes, 14e, qui pourrait être en ligne de mire. Petit à petit, Monaco remonte le fil du classement, même si Jardim continue d’affirmer que l’objectif principal reste le maintien.

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(Photo Cyril Dodergny) Monaco vise une quatrième victoire en cinq matches à Angers.

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