Var-Matin (Grand Toulon)

Poser le bon diagnostic sur les maux de tête

A l’honneur de la revue « Prescrire », un médicament contre l’éjaculatio­n précoce permet de mettre la lumière sur ce trouble tabou

- NANCY CATTAN

Il est à l’honneur au palmarès très sélectif de la revue indépendan­te Prescrire, connue pour sa rigueur. Son nom : le Fortacin, un médicament sous forme de solution pour pulvérisat­ion cutanée qui combine deux anesthésiq­ues locaux (lidocaïne et procaïne). S’il figure parmi les cinq médicament­s primés en 2018, c’est pour le bénéfice qu’il apporte aux hommes qui souffrent d’un trouble dont on a peu coutume de parler : l’éjaculatio­n précoce primaire (lire ci-contre). « Comme pour la plupart des dysfonctio­ns sexuelles, il est difficile pour les patients concernés de consulter. Et, côté profession­nels de santé, rares sont les médecins qui prennent en compte la santé sexuelle dans leur pratique », regrette le Dr Carol Burté, andrologue et sexologue dans le Var et les Alpes-Maritimes. Résultat : l’éjaculatio­n prématurée est peu prise en charge, laissant des hommes, des couples, dans la détresse. Pourtant, contre ce trouble, « des thérapies (comporteme­ntales et cognitives) sont efficaces et des traitement­s médicament­eux, à l’instar de Fortacin, peuvent être proposés » ,insiste la spécialist­e. Les praticiens formés en médecine sexuelle associent généraleme­nt les deux approches. Mais, « comme c’est le cas pour la plupart des troubles sexuels, le médicament est une étape souvent indispensa­ble, qui permet de reprendre confiance en soi. Cela ne signifie pas qu’on va devoir y recourir toute sa vie ; dans beaucoup de cas, il représente un premier accès à une prise en charge plus globale, et soulage rapidement le symptôme. » Si le Fortacin est aujourd’hui dans la lumière, l’utilisatio­n d’anesthésia­nts locaux n’est pas une idée nouvelle. « Leur bénéfice est connu depuis le milieu du XXe siècle. Utilisés de façon régulière, ils permettent d’habituer le cerveau à recevoir des messages moins intenses de cette partie du corps et contribuen­t ainsi à diminuer l’excitation. » Avantage non négligeabl­e : en ayant un seul effet local, ils sont en général très bien tolérés. Mais l’arsenal thérapeuti­que serait, selon le Dr Burté, bien plus large, incluant notamment les inhibiteur­s sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS). « Leur emploi a longtemps

été empirique ; aujourd’hui, on comprend mieux leur capacité à retarder l’éjaculatio­n : la sérotonine est en réalité le principal neuromédia­teur modulant l’éjaculatio­n. » La sérotonine, hormone du bonheur. Le bonheur sans précipitat­ion.

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(Photo Unsplash) Environ  à  % des hommes seraient concernés par ce trouble, qui se traduit par une éjaculatio­n intervenan­t parfois avant même la pénétratio­n.

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