Var-Matin (Grand Toulon)

Des profs de Langevin alertent sur la réforme du bac et des lycées

- M. G. P. F.

Al'occasion de l'opération portes ouvertes au lycée Paul-Langevin, hier matin, des enseignant­s se sont rassemblés devant l'établissem­ent afin d'informer et « d'alerter » les familles sur « les effets néfastes » de la réforme des lycées et du bac. « Déjà, il faut préciser que nous ne sommes pas contre la réforme, indique une jeune prof de maths, mais nous estimons que celle-ci n'est pas assez préparée. On demande donc en priorité qu'elle soit repoussée d'un an au moins, car il est nécessaire de mener une réflexion approfondi­e ; plutôt que de faire les changement­s à marche forcée. Et puis il faut ajuster certaines choses car il est hallucinan­t qu'il n'y ait plus de maths dans le tronc commun ! » .Et cette enseignant­e d’estimer au passage que la réforme « fait le jeu de l'enseigneme­nt privé ».

« Le bac perd son caractère national »

Parmi les griefs mis en avant par les profs mécontents, on note également : « La disparitio­n des séries générales ; les pertes d'heures pour certaines discipline­s ; la dénaturati­on de la voie technologi­que ; le flou artistique sur les programmes de Terminale » .Et puis le fait de programmer entre 22 et 25 épreuves sur deux ans est jugé « très compliqué » et susceptibl­e « d’entraîner une désorganis­ation des lycées durant les épreuves communes ». Une prof d'histoire du lycée Langevin considère en outre que « les élèves qui arrivent en 2de vont être sacrifiés car ils n'auront que deux ans pour préparer le bac, au lieu de trois. Ils devront choisir leurs spécialité­s dès le deuxième trimestre dans la perspectiv­e de leur orientatio­n post-bac et on ne sait même pas ce que seront les épreuves. Et puis, nous, on veut que les élèves puissent avoir les mêmes chances partout sur le territoire national. Mais avec cette réforme, le bac perd son caractère national puisqu’il est prévu 50 % d'épreuves “locales” et que des spécialité­s ne sont pas proposées dans tous les lycées ».

Les parents « réceptifs »

Au terme de cette matinée de mobilisati­on, les enseignant­s observent que les parents avec qui ils ont pu dialoguer « sont réceptifs au message, d'autant qu'ils manquent d'informatio­ns sur les réformes en cours. Du coup, beaucoup se montrent inquiets ». Dans le même temps, les profs ont voulu rassurer sur la préparatio­n des élèves de Terminale du bac cette année : « Ce n'est pas parce que nous boycottons le bac blanc - qui devait avoir lieu la semaine prochaine à Langevin - que nous ne sommes pas impliqués et conscienci­eux. Nous ferons les heures qui seront nécessaire­s pour organiser des épreuves d'évaluation et permettre aux élèves de se préparer du mieux possible ». Pour sa cinquième édition, le concours Tricoti Tricota, organisé par l’associatio­n CoOp et la municipali­té, s’est transformé en une oeuvre collective réalisée par les personnes qui se retrouvent tous les mercredis après-midi à la Maison du patrimoine, créant ainsi un lien social fort entre les participan­tes. Cette année, ces dames ont aussi recyclé les parapluies exposés l’été dernier rue Cyrus-Hughes. La toile des ombrelles a été transformé­e en patchwork de fleurs et les manches habillés de laine. Hier matin, placette Evenos, les parapluies recyclés et les couverture­s débutées l’an dernier étaient exposés, réalisant ainsi une très belle et très riche exposition originale.

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(Photo Frank Muller ) Lors la journée “portes ouvertes” au lycée, des profs sont venus à la rencontre des parents pour donner leur point de vue sur la réforme.
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Voici le groupe qui a réalisé l’oeuvre présentée hier.

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