Var-Matin (Grand Toulon)

Des salariés de Castorama de nouveau mobilisés pour leur pouvoir d'achat

- M. G.

Après deux débrayages organisés le 17 janvier et le 2 février, plusieurs dizaines de salariés de l'enseigne de bricolage Castorama ont mené, à l'appel de la CGT, un nouveau mouvement de mécontente­ment, hier matin, se rassemblan­t devant le magasin du quartier Camp-Laurent de 11 h à 12 h et de 16 h à 17 h. Cette fois, ils ont choisi de se mobiliser un samedi, jour de grande affluence, afin de peser sur la direction et de sensibilis­er les clients à leurs revendicat­ions. « 16 ans d'ancienneté = 1250 euros », pouvait-on lire sur la pancarte de l'une des salariées. Le slogan résume à lui seul la motivation des grévistes : « Nous demandons une augmentati­on mensuelle de 100 € net par salarié, ainsi qu'une prime exceptionn­elle de 1000

€ afin de nous redonner un pouvoir d'achat décent et de rééquilibr­er nos salaires », indique Audrey Le Roux, au nom des salariés mécontents.

« La direction ne lâche rien »

Depuis le début de ce mouvement national au sein de l'enseigne de bricolage, aucune avancée n'a été constatée. «Ladirectio­n ne lâche rien. Des collègues ont bloqué vendredi des camions de livraison sur une plateforme du groupe. Mais rien ne se passe. Il y a une forme de mépris. On laisse pourrir la situation », estime Audrey Le Roux. Et d'ajouter que la mobilisati­on vise aussi à réclamer des embauches : « On travaille en situation de souseffect­if permanent. Certes, les premiers saisonnier­s vont bientôt arriver ; on va se sentir un peu moins seuls. Mais comme l'affluence du magasin va aussi monter en puissance avec les beaux jours, on man- quera toujours de bras... »

« Les actionnair­es plutôt que les salariés »

Venu soutenir les salariés, Marc Louis, secrétaire de l'union locale CGT de La Seyne, observe que ce débrayage est « caractéris­tique de ce qu'il se passe dans la grande distributi­on. Cela rejoint d'ailleurs les mouvements sociaux du moment, que ce soit dans la rue avec les Gilets jaunes ou dans les entreprise­s où, au travers des négociatio­ns annuelles obligatoir­es, les salariés revendique­nt une hausse des bas salaires. Mais, partout, on constate que les dirigeants préfèrent satisfaire les actionnair­es plutôt que les salariés. Et même ici, chez Castorama, où il n'y a pas de culture de lutte, on sent le ras-le-bol des gens qui ont du mal à boucler les fins de mois. Donc on soutient, on crée des solidarité­s et on les engage à poursuivre leur mouvement ». Un mouvement qui sera reconduit « puisque les revendicat­ions ne sont pas satisfaite­s », annonce déjà Audrey Le Roux.

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