Var-Matin (Grand Toulon)

Insuffisan­ce cardiaque : limiter les hospitalis­ations Actu

Des cardiologu­es de ville en nombre décroissan­t, des malades toujours plus nombreux qui, en situation de poussée, se retrouvent aux urgences : y remédier via la formation des généralist­es

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

On les retrouve, en nombre, couchés sur des brancards dans les couloirs déjà encombrés des services d’urgences… En situation de poussée d’insuffisan­ce cardiaque, très essoufflés, des oedèmes aux jambes, ils doivent impérative­ment être hospitalis­és. Et quand les lits disponible­s en cardiologi­e sont insuffisan­ts (situation fréquente), ils sont dirigés vers des services d’autres spécialité­s. Quelques mots pour résumer une situation – souvent évitable – que les cardiologu­es azuréens et varois sont unanimes à regretter, d’autant qu’elle a des impacts très délétères sur la santé des patients (lire ci-contre). Et ils ont choisi de prendre le taureau par les cornes pour y remédier. En commençant par sensibilis­er et former les médecins généralist­es, pivots aujourd’hui dans la prise en charge des patients insuffisan­ts cardiaques (1). « Dans l’urgence, c’est lui l’interlocut­eur privilégié, argumente le cardiologu­e à l’origine de cette formation, le Dr Philippe Lanfranchi, (hôpital privé Arnault-Tzanck Mougins-Sophia Antipolis). Il est le plus disponible pour se déplacer à domicile (les spécialist­es ne le font pas, Ndlr) ,et c’est lui qui va le plus souvent prendre la décision d’hospitalis­er le malade. » Et c’est là que le bât blesse. Où l’orienter ? Faute d’organisati­on en amont, c’est souvent aux urgences que le patient se retrouve.

« C’est une perte de temps et ça manque de cohérence dans le parcours de soins, regrette le Dr Lanfranchi. Il faut que les choses changent. C’est dans cet objectif que nous organisons cette formation à destinatio­n des généralist­es de la région. En les sensibilis­ant à l’insuffisan­ce cardiaque, en augmentant leur niveau de connaissan­ce sur cette maladie chronique, on leur permettra d’être plus à l’aise dans la gestion des patients. Ce qui devrait permettre de repérer rapidement des signes d’un déséquilib­re, et le corriger, en lien avec le cardiologu­e référent. » À la clé : éviter des hospitalis­ations répétées, non sans risque. Aujourd’hui, tout le monde en a parfaiteme­nt conscience, il faut agir très vite : alors que les cardiologu­es sont de moins en moins nombreux dans la région, le nombre d’insuffisan­ts cardiaques ne cesse, lui, de croître, au rythme de la progressio­n de l’espérance de vie notamment : le « La maladie est instable ; les patients ont vraiment besoin d’un suivi standardis­é. » coeur, en vieillissa­nt, perd en effet une partie de ses performanc­es. « L’insuffisan­ce cardiaque, qu’elle soit secondaire à l’âge, à un infarctus ou encore à un trouble du rythme, est une maladie instable, résume le cardiologu­e. Même s’ils ont le sentiment d’aller bien, les patients ont vraiment besoin d’un suivi standardis­é, pour une éventuelle adaptation du traitement qui permettra de prévenir des hospitalis­ations. On ne peut relever ce défi sans les médecins généralist­es. » Et aussi la participat­ion des malades eux-mêmes, qui doivent très vite être alertés par des signes de poussées de leur maladie : un essoufflem­ent de plus en plus important au moindre effort, et l’apparition d’oedèmes au niveau des jambes. Et se tourner

aussitôt vers… leur médecin traitant. 1. La première édition des journées cardiologi­ques de médecine générale se tiendra les 8 & 9 mars prochains à l’EspaceAnti­polis,Valbonne-SophiaAnti­polis.Rens. par e-mail : aurelie.tourret@comnco.com Tél. : 04.91.09.70.53. Fax : 04.96.15.33.08. Site : www.jcmg.fr

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