Var-Matin (Grand Toulon)

Le témoignage d’un accusé absent jette le trouble

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Dans ses auditions successive­s, Alain Castany, ancien pilote, avait indiqué que pour les trois vols suspects, il avait joué le rôle d’apporteur d’affaires auprès de la SNTHS, que sa commission était de 3 % sur le prix des vols, « 9 000 euros pour les trois vols », et qu’il la prélevait directemen­t sur les fonds qui lui étaient remis d’avance.

Vols payés en liquide, selon Alain Castany

« J’avais rencontré Frank Colin l’été 2012, il m’avait demandé d’organiser des vols entre la Roumanie et SaintTrope­z, puis des vols vers la République dominicain­e. Je connaissai­s Fabrice Alcaud depuis longtemps, il m’a dit que ça intéressai­t beaucoup sa société. Colin m’a dit que ce serait payé en liquide. Quand j’ai eu l’accord verbal d’Alcaud pour le paiement en liquide, on a organisé une réunion. C’est là que le prix a été fixé à 135 000 euros. Une semaine avant le départ, Colin est venu à mon bureau me remettre l’argent, avec un dénommé Rayan, environ 35 ans, basané, habillé style jeune branché, que Colin m’a présenté comme son associé. Ça m’a surpris qu’Alcaud accepte ce type de paiement, mais il avait très envie de faire ce vol. Je me suis demandé comment il allait faire rentrer cet argent dans sa comptabili­té. »

Pas d’espèces, selon le dirigeant le la compagnie

Invité par le président Tournier à réagir à ces propos, Frank Colin a exprimé, un peu à la façon de Caliméro, son sentiment d’être « le martyr dans ce procès ». « Je n’ai pas présenté Castany à Rayan, a-t-il objecté. Castany était catégoriqu­e sur le fait que tout devait passer par lui, il n’était pas nécessaire que je rencontre Alcaud. J’ai porté l’argent de Rayan à Castany, c’est vrai. » Le président s’est ensuite tourné vers Fabrice Alcaud. « On a toujours demandé une confrontat­ion avec Castany. On n’a jamais pu l’avoir », a-t-il regretté, tout en confirmant qu’un règlement en espèces lui avait bien été proposé. « Ça m’a paru bizarre. J’ai toujours refusé. Le côté illégal du vol, venant de stupéfiant­s, ça ne m’a pas effleuré. Ce qui est sûr, c’est que je ne prenais pas cet argent. Il n’y a jamais eu d’argent en espèces. » Le commandant de bord Pascal Fauret a, de son côté, confirmé qu’il avait assisté à une réunion préparatoi­re pour le premier vol. « J’y étais avec Castany, Alcaud, Colin et Nicolas Pisapia (homme de confiance du dernier). Il n’a jamais été question d’emmener Pisapia pour qu’il récupère des valises, jamais été question du prix, et encore moins de payer en liquide. »

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