Affaire Raddad : impossible de dater les ADN réaffirme le procureur
Interrogé sur l’affaire Omar Raddad lors de son point presse mensuel, le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, a réaffirmé, hier, ce qu’il avait déjà eu l’occasion de dire : «La preuve positive est impossible. » Rappelons que quatre ADN masculins avaient été isolés, en 2015, sur la porte où avait été inscrit « Omar m’a tuer » en lettres de sang. En juillet dernier, Me Sylvie Noachovitch, avocate du jardinier marocain, avait obtenu du procureur général de la cour d’appel d’Aix-enProvence que les investigations se poursuivent. « Pour moi il n’y a pas la possibilité de pouvoir différencier des empreintes génétiques mélangées en fonction de leur date d’apparition sur les portes et le chevron. Il me semble qu’on ne peut aller plus loin. La datation d’une trace ADN, même avec les progrès de la science, ça paraît difficile », a insisté JeanMichel Prêtre hier. « Ces objets ont été manipulés par plusieurs dizaines de personnes, y compris à l’audience où on voyait Me Verges redessiner avec son doigt sur les lettres de “Omar m’a tuer”. » Me Noachovitch avait demandé à ce que les ADN découverts soient comparés avec ceux d’une liste de personnes de l’entourage de Ghislaine Marchal. «Ilyaeu un recours, le procureur général a souhaité que d’autres actes soient faits. Sur le résultat, je lui laisse le soin de communiquer », a déclaré Jean-Michel Prêtre. En 1996, Omar Raddad avait été condamné à 18 ans de prison pour le meurtre de Ghislaine Marchal dans sa villa de Mougins le 23 juin 1991. Il a ensuite bénéficié d’une libération conditionnelle en 1998 sous l’impulsion du président de la République, Jacques Chirac. En octobre 2016, Me Noachovitch avait obtenu la réouverture de l’enquête dans le cadre d’une possible révision du procès. La pénaliste s’était fondée sur la découverte de nouveaux prélèvements.