Caducée et confiance
Tendance La nouvelle ère des agents immobiliers, des administrateurs de biens et des syndics s’est ouverte : l’ère de la responsabilité et de la confiance
On a beaucoup écrit et débattu de l’image des professionnels de la transaction, de la gestion locative et de la copropriété au service du logement des familles. Comment nier qu’elle se soit dégradée au fil des décennies ? Que certains griefs étaient fondés, comme le procès en manque d’engagement ou de sérieux ou de transparence intenté à une partie de profession ? Pourtant, ces acteurs du patrimoine ont bel et bien la fonction sociale d’être dépositaires de la confiance des ménages pour ce qui constitue les moments cruciaux d’une vie. Les critiques entendues sont précisément à apprécier à l’aune des attentes et des exigences de l’opinion.
Mission Nogal : un tournant
Le tournant dans la professionnalisation de l’offre locative et de l’investissement, mais aussi dans la confiance accordée aux administrateurs de biens, a été pris avec la Mission Nogal. L’histoire s’est accélérée ces dernières années, et l’actualité politique la plus récente force encore l’allure pour faire des spécialistes de la vente, de la location et de l’administration de biens d’authentiques tiers de confiance. L’épisode le plus récent a surpris tous les observateurs : le 10 décembre 2018, alors que la loi ELAN était promulguée deux semaines plus tôt, le Premier ministre donne, par décret, mandat au député Mickaël Nogal la mission d’établir un rapport pour améliorer l’intermédiation en matière de location résidentielle et de gestion locative. Deux objectifs structurants : faciliter l’accès des candidats locataires au logement, dans des conditions abordables et sécuriser les revenus des investisseurs. Jamais les pouvoirs publics ne s’étaient auparavant inquiétés de constater qu’en matière de location et de gestion, le marché était faiblement intermédié (les locations entre particuliers représentant environ 65 % du marché), menaçant le respect des obligations contractuelles des baux signés, la justesse du niveau des loyers fixés, l’objectivité dans le choix des locataires ou encore la qualité des biens proposés. Les particuliers, par ignorance des obligations juridiques et techniques, par méconnaissance du marché, n’apportent pas les garanties nécessaires d’équilibre : l’accessibilité des locations en est compromise… comme la solidité du rendement locatif. Deux grands perdants donc dans cette affaire, et un pan entier de l’immobilier qui s’en trouve fragilisé. La Mission Nogal marque un tournant en recherchant les conditions pour professionnaliser l’offre locative et l’investissement.