Au jardin de Pauline, la mairie veut couper l’herbe sous le pied
A la veille d’une manifestation organisée par Le Pradet Environnement, qui milite pour une réhabilitation du terrain agricole, la mairie lui propose dans nos colonnes de s’occuper du jardin
« Ils veulent que le terrain du jardin de Pauline soit à nouveau exploité ? Eh bien, je propose au Pradet Environnement de le gérer. Je le mets à leur disposition pendant 4 ans. Madame Mouttet peut venir s’en occuper pour y implanter des agriculteurs. Puisqu’ils ont toujours plein d’idées sur ce qu’il faut faire, qu’ils nous montrent ». A la veille de la manifestation que compte organiser le mouvement écologiste Le Pradet Environnement, (notre édition d’hier), Hervé Stassinos veut couper l’herbe sous le pied de son opposition avec une proposition surprise qu’il formule dans nos colonnes.
Vocation agricole confirmée
« Moi, je ne demande pas mieux que de voir ce terrain de trois hectares exploité, mais on ne trouve pas d’agriculteur pour s’en occuper, assure l’élu. Si un agriculteur se présente avec un projet viable, on lui fait un bail. A un moment, un berger était intéressé mais quand il a vu le terrain, il a eu peur pour ses bêtes à cause des gravats et du fait que c’est inondable. Il a eu peur que les moutons attrapent des maladies ». Le maire exclut aussi l’idée d’installer des jardins partagés. Du moins, pas si la mairie doit s’en occuper. « On n’a ni le temps, ni l’argent pour ça et par ailleurs, nous ne sentons pas une grosse demande. Ceux de la commune au parc nature semblent suffisants ».
Culture politicienne
Le mouvement piloté par Chantal Mouttet saisira-t-il la proposition ? Le maire en doute. « Ce qu’ils veulent, c’est faire de l’opposition pour l’opposition, à un an de l’élection municipale, s’agace Hervé Stassinos qui n’a pas digéré que Chantal Mouttet critique a posteriori l’organisation et la sincérité du budget participatif « alors qu’elle savait que son projet de panneaux photovoltaïques devait être adapté. Et elle l’avait accepté », grince le maire en ironisant sur le ralliement du groupe Un Pradet pour tous à la cause des écologistes.
« Pas de pollution » pour la mairie
Pas question non plus pour la mairie de laisser dire qu’elle pollue le site. Et encore moins avec derrière la tête l’idée de pouvoir déclasser ces terres agricoles. Selon elle, les containers plastiques (stockés depuis quelques mois à cause du changement de poubelles) doivent être totalement débarrassés par l’entreprise prestataire sous peu. Concernant les dépôts de terres et de gravats consécutifs au chantier du giratoire du Pin-de-Galle, la mairie reconnaît les avoir autorisé provisoirement. Mais elle annonce qu’ils doivent aussi être évacués dans les prochains jours par les entreprises de travaux publics. « Et elles doivent racler le sol jusqu’à trouver une terre de bonne qualité » assure la mairie qui insiste sur le fait que la surface concernée est anecdotique à l’échelle des 3,7 hectares.
L’enjeu des terres agricoles pris au sérieux
Enfin, la mairie rappelle que la préservation des terres agricoles est un sujet qu’elle prend au sérieux. La meilleure preuve étant selon elle qu’elle a lancé la procédure d’une création de zone agricole protégée dont l’objectif, comme son nom l’indique, est de conserver sur la commune des terres exploitées. « Mais compte tenu de l’enjeu, c’est un dossier qui est long à monter. Il faut en particulier déterminer précisément les zonages. La procédure ne devrait pas aboutir avant les prochaines municipales et comme c’est un sujet important, nous voulons prendre le temps de le faire bien sans que ça génère de polémiques politiciennes ». A priori, le jardin de Pauline devrait d’ailleurs faire partie de la future ZAP selon Hervé Stassinos.