Var-Matin (Grand Toulon)

Blocage des prisons varoises : « Quand on va à un concert, on est fouillé. Pas quand on entre dans une prison »

- SO. B. sbonnin@varmatin.com

Les deux prisons varoises de La Farlède et Draguignan ont été bloquées hier matin, pour le deuxième jour consécutif, à l’appel de plusieurs syndicats, dont Force ouvrière, l’Ufap-Unsa et la CGT. De source syndicale, ce sont plus d’une demi-douzaine de centres pénitentia­ires de la région qui ont connu une mobilisati­on similaire (Nice, Grasse, Marseille, Arles, Salon…).

Pas le droit de grève

Dans le Var, les forces de l’ordre sont intervenue­s pour débloquer les entrées et sorties des deux établissem­ents de La Farlède et Draguignan, vers 9 h 30. Les équipes de nuit ont été relevées avec plus de deux heures de décalage. Les surveillan­ts de prison n’ont pas le droit de grève. « Tous les collègues sont révoltés par l’attaque de Condésur-Sarthe. Et révoltés qu’il n’y ait pas de réaction de la ministre, déclare Philippe Abime, secrétaire interrégio­nal FO Provence-AlpesCôte d’Azur-Corse. Il n’y a aucune réunion prévue avec les organisati­ons syndicales. Nous continuons le mouvement tant que nous ne serons pas reçus. »

Les portiques ne suffisent pas

Les surveillan­ts soulignent les difficulté­s qu’ils rencontren­t dans le contrôle de l’accès à la prison. « Quand on va sur un événement sportif, ou un concert, on est fouillé et palpé à l’entrée. Mais pas quand un visiteur entre en prison, s’exaspère David Mantion du bureau régional du syndicat Ufap. Cela crée un point de faiblesse. » Certes, les sacs des visiteurs passent aux rayons X, mais pour les personnes elles-mêmes, les portiques de détection ne suffisent pas. Couteaux en céramique, stupéfiant­s et même de petits téléphones portables « ne sonnent pas » et sont donc parfaiteme­nt indétectab­les. « Le fait qu’on ne puisse pas fouiller les visiteurs, on le sait depuis des années et on le subit », abonde FO. Et si le portique sonne, alors le visiteur peut même refuser la fouille. Il ou elle sera obligé de repartir, sans accéder à l’intérieur de la prison – par exemple pour un parloir. Mais du coup, les surveillan­ts ne sauront même pas quel était l’objet caché et litigieux. À La Farlède, des gilets parelame, demandés comme équipement de sécurité, sont seulement portés dans certains secteurs de la prison, parmi les plus sensibles, quartier disciplina­ire et d’isolement. « À terme, tous les surveillan­ts doivent en être dotés », insiste l’Ufap qui avait signé « un relevé de conclusion­s » avec la garde des Sceaux, dont le syndicat demande la mise en applicatio­n immédiate. À Condésur-Sarthe, l’attaque à caractère terroriste s’est produite dans une unité de vie familiale (UVF), pas un secteur réputé sensible. « Une unité de vie familiale [il y en existe à La Farlède] fait partie intégrante de la prison, réagit Philippe Abime pour FO. La question n’est pas tant l’accès à l’unité de vie familiale, que l’accès à l’établissem­ent en général. » Le mouvement est reconduit ce matin.

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(Photos DR) Pour le deuxième jour consécutif, à l’appel de plusieurs syndicats, dont Force ouvrière, l’Ufap-Unsa et la CGT, la prison de La Farlède comme celle- de Draguignan ont été bloquées.
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