Eric Ciotti : « Il faut isoler les détenus radicalisés »
Deux jours après l’agression de deux surveillants, à la prison de Condé-sur-Sarthe, par un détenu islamiste radicalisé, le député LR Eric Ciotti s’est rendu hier à la maison d’arrêt de Nice, pour y rencontrer les représentants syndicaux du personnel pénitentiaire et le directeur, Jean-François Désire. Anthony Lequeux (FO), Nordine Souab (UFAP) et Armand Minet (CFTC), face à des conditions de travail dégradées, lui ont notamment fait part de leur souhait de voir se créer des établissements spécifiques pour radicalisés, ainsi que des structures de plus petite taille, au personnel mieux formé pour gérer ces détenus. La maison d’arrêt de Nice abrite aujourd’hui 550 détenus dans le quartier masculin, pour une capacité théorique de 363 places. Pour Eric Ciotti, qui avait publié en 2011 un rapport sur l’exécution des peines, « le personnel pénitentiaire, à Nice comme partout en France, travaille avec trop peu de moyens dans des conditions de plus en plus difficiles. Près de 50 000 téléphones ont été saisis en 2018 dans les prisons françaises. Il est urgent de revoir les conditions de fouille et de les rendre drastiques ».
« Justice paupérisée »
Le député niçois en a profité pour rappeler ses propositions pour renforcer l’arsenal antiterroriste et améliorer la sécurité : en particulier « des palpations systématiques des visiteurs afin d’éviter l’introduction d’objets ou produits illicites », « l’isolement des détenus radicalisés » et « la création de nouvelles places de prison ». Mercredi, il avait déjà regretté que l’individu radicalisé de Condé-sur-Sarthe n’ait pas été placé à l’isolement total. « On dénombre près de 4 000 agressions d’agents pénitentiaires chaque année, pour un effectif de 27 850 personnels de surveillance. C’est beaucoup trop ! Cette situation témoigne d’un pays dont la justice est paupérisée ».