Le livre du jour Petits et grands péchés des politiques
Colère. Paresse. Gourmandise. Envie. Orgueil. Avarice. Luxure. Sept péchés plus ou moins véniels qu’Olivier Beaumont, grand reporter au Parisien, passe en revue dans un monde politique qu’il connaît sur le bout des doigts. Il égrène les colères cycloniques du très soupe-au-lait Sarkozy, prompt à monter dans les tours, tel Louis de Funès, pour des broutilles parfois. « Un affectif, témoigne le sénateur Pierre Charon, qui peut être très dur sur le moment puis regretter tout de suite après. » Dans ce registre, l’ancien Président n’a guère d’égal que Jean-Luc Mélenchon, qui a lui même décrété être « le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas ». Versant paresse, Beaumont éreinte François Fillon, « hédoniste pour qui seul son plaisir compte », avant même la politique, dixit l’ex-député Bernard Debré. « J’ai parfois l’impression que la campagne ne l’intéresse pas », confiait ainsi Eric Ciotti en janvier 2017. L’auteur égratigne également Marine Le Pen, dont il stigmatise le je-m’en-foutisme, ou « l’effort sélectif » autrement formulé par… Jean-Marie Le Pen. Nicolas Hulot prend cher lui aussi, jugé « désinvolte ». Et d’autres encore… Côté gourmandise, outre l’addiction connue de Sarkozy au chocolat, Beaumont évoque « l’appétit d’ogre » de Sébastien Lecornu et de Xavier Bertrand, qui a équipé « comme un food-truck » la camionnette dans laquelle il sillonne la Région Nord, pour mieux gérer son régime. Au chapitre de l’envie, on découvre que Gérald Darmanin compile ses souvenirs politiques dans des classeurs à destination de sa maman, qui fut femme de ménage. Le péché d’orgueil conduit à Emmanuel Macron, chef de file d’une meute. Une marque de fabrique en politique. L’avarice est illustrée par Jean-Marie Le Pen, pour qui « un sou est un sou ». Et François Fillon, encore, hanté par une peur maladive et paysanne de manquer. Pour aborder la luxure enfin, Olivier Beaumont distille la relation extraconjugale, avec une collaboratrice, d’un candidat malheureux à la présidentielle. Sans le nommer, bien sûr. Les initiés ne s’y tromperont pas. Tout cela compose une galerie de portraits gentiment vacharde, bourrée d’anecdotes, qui flingue à tout-va et se consomme en deux temps trois mouvements !