Var-Matin (Grand Toulon)

Le coup dur de l’Italie au projet du TGV Lyon-Turin

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Le chef du gouverneme­nt italien Giuseppe Conte a porté un coup dur hier au projet de liaison ferroviair­e Lyon-Turin, en jugeant qu'il s'agissait d'une infrastruc­ture dont l'Italie n'avait pas réellement besoin et appelant à sa révision. « J'ai exprimé de forts doutes et ma perplexité sur l'opportunit­é de cet ouvrage. Je ne suis vraiment pas convaincu qu'il s'agisse d'un projet dont l'Italie a besoin » ,a déclaré Conte. Constatant l'incapacité de son gouverneme­nt à trouver un compromis sur un sujet où les deux forces politiques de la majorité sont aux antipodes, il a demandé à la France et à l'Union européenne de rediscuter ce projet pour évaluer les « doutes

et la perplexité » de l'exécutif italien.

« Notre intention est de discuter avec nos partenaire­s, la France et l'Union européenne,

pour partager avec eux ces doutes que nous avons, ces interrogat­ions sur la pertinence de ce projet, puis nous

agirons ensuite » sur la base de ces discussion­s, a ajouté le chef du gouverneme­nt italien. Cette liaison ferroviair­e entre Lyon et Turin alimente depuis des mois les polémiques au sein de la majorité formée par la Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini, favorable à cette ligne à grande vitesse (LGV), et le Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystèm­e) de Luigi Di Maio, faroucheme­nt opposé au projet qu'il considère comme un gaspillage d'argent public. Rome estime que de récentes évaluation­s, notamment « en matière de volume de trafic sur les rails », imposent de renégocier

le projet avec les partenaire­s « afin de vérifier s'il est toujours pertinent et, si tel est le cas, de la possibilit­é de répartir différemme­nt ses coûts économique­s », selon la présidence du Conseil.

Déséquilib­re ?

Par la suite, Antonio Conte a été plus direct : la répartitio­n des coûts entre la France et l'Italie « n'apparaît pas juste à l'heure actuelle » et « c'est un aspect qui doit être approfondi dans de nouvelles discussion­s ».

Selon des informatio­ns de presse, Rome pourrait valider les appels d'offres qui doivent être lancés avant le 11 mars sous peine de perdre 300 millions d'euros de subvention­s européenne­s (auxquelles doivent s'ajouter 500 millions ultérieure­ment), mais en y ajoutant une clause suspensive le temps d'élaborer un nouveau plan.

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(Photo IP) L’Italie veut vérifier que ce chantier « est toujours pertinent ».

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