Presse et monde de la santé : mieux se comprendre
A l’occasion des 1ères Rencontres Santé matin de 2019, les adhérents ont débattu avec des journalistes de leurs expériences d’exposition médiatique
Médias et santé, meilleurs ennemis. C’est le thème pour le moins sensible que nous avons choisi pour les premières Rencontres Santé matin de 2019. Pourquoi ce thème ? Déjà, parce que la couverture médiatique de la santé, au sens très large, n’a cessé de croître, alimentée par l’affaire du sang contaminé, par la crise de la vache folle dans les années 1990, ou encore, plus récemment, par le scandale des prothèses PIP. Le citoyen que nous sommes tous, et les enquêtes le confirment, est avide d’informations sur les sujets en lien avec la santé. Il veut légitimement savoir « ce qui se trame » derrière les murs de l’hôpital, mais aussi dans les arcanes du pouvoir. Il veut comprendre les soins qu’on lui prodigue aujourd’hui et être informé sur ceux qu’on lui délivrera peut-être demain… Pour répondre à ces appétits de connaissance, les journaux ont consacré une place croissante à des informations en lien avec la santé. Le monde scientifique, le monde médical, jusque-là habitués à contrôler la production d’informations, ont dû s’adapter à ces évolutions. Ils ont dû apprendre à partager leurs savoirs, à répondre à des journalistes qui n’avaient pas tous une formation scientifique (ils sont même une minorité à posséder ce profil). L’exercice de vulgarisation est périlleux et les accidents ne sont pas rares. En cause souvent, une incompréhension. Une méconnaissance réciproque aussi. Les intérêts des uns ne rencontrent pas toujours ceux des autres. L’expérience montre ainsi que si les acteurs de la santé, médecins, soignants, directeurs d’établissements, politiques, etc., se réjouissent que les journalistes communiquent sur l’offre de soins et les avancées médicales, relayent des événements, promeuvent des actions de prévention, ils sont régulièrement irrités (c’est un euphémisme) par des choix éditoriaux plus polémiques : dysfonctionnement dans un établissement de santé, retard de prise en charge, « erreurs » médicales… : « la santé est un sujet complexe qui ne supporte pas la simplification », opposentils souvent lorsqu’un fait de cette nature est mis en lumière dans la presse. Et certains vont préférer garder le silence lorsqu’ils sont sollicités par les médias. Un silence vecteur de suspicion. Expliquer tout cela, échanger pour apprendre à mieux se connaître, c’était l’objectif recherché par ces dernières Rencontres. Au bénéfice d’une personne : le lecteur, le citoyen en droit d’exiger une information juste.