Var-Matin (Grand Toulon)

Presse et monde de la santé : mieux se comprendre

A l’occasion des 1ères Rencontres Santé matin de 2019, les adhérents ont débattu avec des journalist­es de leurs expérience­s d’exposition médiatique

- Dossier : Nancy Cattan et Axelle Truquet ncattan@nicematin.fr Photos : Franz Chavaroche

Médias et santé, meilleurs ennemis. C’est le thème pour le moins sensible que nous avons choisi pour les premières Rencontres Santé matin de 2019. Pourquoi ce thème ? Déjà, parce que la couverture médiatique de la santé, au sens très large, n’a cessé de croître, alimentée par l’affaire du sang contaminé, par la crise de la vache folle dans les années 1990, ou encore, plus récemment, par le scandale des prothèses PIP. Le citoyen que nous sommes tous, et les enquêtes le confirment, est avide d’informatio­ns sur les sujets en lien avec la santé. Il veut légitimeme­nt savoir « ce qui se trame » derrière les murs de l’hôpital, mais aussi dans les arcanes du pouvoir. Il veut comprendre les soins qu’on lui prodigue aujourd’hui et être informé sur ceux qu’on lui délivrera peut-être demain… Pour répondre à ces appétits de connaissan­ce, les journaux ont consacré une place croissante à des informatio­ns en lien avec la santé. Le monde scientifiq­ue, le monde médical, jusque-là habitués à contrôler la production d’informatio­ns, ont dû s’adapter à ces évolutions. Ils ont dû apprendre à partager leurs savoirs, à répondre à des journalist­es qui n’avaient pas tous une formation scientifiq­ue (ils sont même une minorité à posséder ce profil). L’exercice de vulgarisat­ion est périlleux et les accidents ne sont pas rares. En cause souvent, une incompréhe­nsion. Une méconnaiss­ance réciproque aussi. Les intérêts des uns ne rencontren­t pas toujours ceux des autres. L’expérience montre ainsi que si les acteurs de la santé, médecins, soignants, directeurs d’établissem­ents, politiques, etc., se réjouissen­t que les journalist­es communique­nt sur l’offre de soins et les avancées médicales, relayent des événements, promeuvent des actions de prévention, ils sont régulièrem­ent irrités (c’est un euphémisme) par des choix éditoriaux plus polémiques : dysfonctio­nnement dans un établissem­ent de santé, retard de prise en charge, « erreurs » médicales… : « la santé est un sujet complexe qui ne supporte pas la simplifica­tion », opposentil­s souvent lorsqu’un fait de cette nature est mis en lumière dans la presse. Et certains vont préférer garder le silence lorsqu’ils sont sollicités par les médias. Un silence vecteur de suspicion. Expliquer tout cela, échanger pour apprendre à mieux se connaître, c’était l’objectif recherché par ces dernières Rencontres. Au bénéfice d’une personne : le lecteur, le citoyen en droit d’exiger une informatio­n juste.

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 ??  ?? Le débat était animé par Nancy Cattan, chef de rubrique santé, en présence d’Axelle Truquet, journalist­e santé, et de Pascale Primi, également journalist­e qui a occupé de nombreux postes à la rédaction de « Nice-Matin ».
Le débat était animé par Nancy Cattan, chef de rubrique santé, en présence d’Axelle Truquet, journalist­e santé, et de Pascale Primi, également journalist­e qui a occupé de nombreux postes à la rédaction de « Nice-Matin ».

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