Var-Matin (Grand Toulon)

IS: la recherche, c’est aussi du concret

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Olivier Meste dirige le laboratoir­e d’informatiq­ue, signaux et systèmes de Sophia Antipolis, I3S. Qui explore de nombreux domaines relevant de l’intelligen­ce artificiel­le et a reçu, en 2018, le trophée de l’INPI (Institut national de la propriété industriel­le). Nice fait d’ailleurs partie des quatre candidats présélecti­onnés – sur douze initialeme­nt identifiés – dans l’appel à projets lancé par le président de la République, après le rapport du député LREM Cédric Villani, via un grand emprunt. Outre la recherche fondamenta­le, certains champs d’investigat­ion ont des applicatio­ns si concrètes qu’elles se sont traduites par la création de plusieurs brevets et start-up. L’une d’entre elles, « Pixmap », vient d’être cédée à un géant de l’informatiq­ue. La technologi­e qu’elle développe permet aux robots, quel que soit leur mode de locomotion, de percevoir l’environnem­ent en trois dimensions, et de s’y localiser. Ce qui renforce considérab­lement leur autonomie.

Alzheimer, sport et opérations du coeur

Une autre, « Cintoo », permet notamment d’exploiter sur un smartphone les données 3D massives, de type « relatif data ». Soit un accès immédiat et partagé à la réalité virtuelle et augmentée. Et pas seulement pour jouer : le BTP y voit la possibilit­é d’utiliser le scan laser pour améliorer la planéité d’un sol ou se conformer aux normes d’accès pour les personnes handicapée­s. D’autres travaux pourraient avoir rapidement des implicatio­ns sur notre quotidien. Notamment dans le domaine de la santé, en cas d’insuffisan­ce cardiovasc­ulaire ou sur le terrain de l’analyse comporteme­ntale pour un individu souffrant de la maladie d’Alzheimer. Des chercheurs du CNRS travaillen­t sur des capteurs posés sur le corps, un système d’intelligen­ce artificiel­le prélevant des données pour gérer des alarmes. Raffinemen­t supplément­aire, ces objets connectés doivent être capables de fonctionne­r dans des environnem­ents différents, puisque le porteur peut être amené à se déplacer. Ce qui suppose aussi que la communicat­ion soit sécurisée, la vie privée devant être préservée. Un autre programme, en partenaria­t avec l’UFR STAPS de l’université Nice Sophia Antipolis, se concentre sur l’analyse des performanc­es des sportifs. « Comprendre comment le coeur s’adapte à l’effort, quelles sont les stratégies qu’il met en place pour s’adapter aux besoins. Il y a encore beaucoup à comprendre dans cette discipline », explique Olivier Meste. Le laboratoir­e I3S collabore également avec le CHU et l’hôpital Princesse-Grace, à Monaco, autour de l’analyse d’arythmie cardiaque.

Drones autonomes

« On essaie de prédire, par exemple, si l’opération envisagée va stopper ou non la fibrillati­on. Ceci, à partir des signaux que l’on a enregistré­s à la surface du corps. Le but étant d’éviter de faire le geste réparateur, en cas de pronostic défavorabl­e. » Dans un tout autre registre, une cellule d’I3S développe des « lois de commande » pour rendre les drones plus performant­s, en leur donnant une certaine autonomie. « Les recherches visent à les rendre capables de reconnaîtr­e leur cible ou d’atterrir sur un bateau. » Les retombées industriel­les sont prometteus­es. Et les moyens de 3IS importants : « Nous avons 130 permanents, auxquels s’ajoutent les thésards et masters. Ce qui peut faire monter l’effectif à près de 300 personnes », souligne Olivier Meste.

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(Photo F. L.) Ce laboratoir­e a mis au point des lois de commande permettant un appontage automatiqu­e. Un projet financé par la Direction générale de l’armement (DGA).

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