Des Gilets jaunes moins mobilisés et un mouvement qui s’essouffle
Chaque samedi à Toulon, ils voient leurs rangs se dégonfler. Hier, ils étaient 550, d’après leur propre comptage, la moitié selon la police. Moins, dans les deux cas, que la semaine précédente
Samedi après samedi, les Gilets jaunes varois paraissent avoir plus de mal à se rassembler. À se fédérer. Hier, au départ de la place de la Liberté, il n’y avait pas foule pour s’élancer dans les rues de Toulon. Un peu moins de 550 (au plus fort), d’après le comptage réalisé par les Gilets jaunes ; 250, selon celui de la police. Ils étaient, quoi qu’il en soit, moins nombreux à manifester que la semaine précédente. À manifester pourquoi d’ailleurs ? Certes, les initiales RIC, pour référendum d’initiative citoyenne, et la demande de justice sociale sont toujours inscrites sur les chasubles. Mais les revendications, qui pourtant continuent d’exister (lire par ailleurs), ne sont plus scandées (si ce n’est « Macron démission »), au profit de slogans plus voués à animer le cortège sur la forme que sur le fond. À l’instar de « Gilets jaunes quel est votre métier ? Ahou ahou ! »
Sans objectif clair
Peut-être cela explique-t-il la diminution du nombre de participants. Peut-être aussi que certains ne se reconnaissent pas dans ces défilés et dans leurs errements. Du boulevard de Strasbourg à l’avenue de la République, en passant par la rue d’Alger, puis du côté de la porte des Oliviers, bouchant l’entrée et la sortie est de la ville, avant de retourner vers la vieille-ville et la rue Pierre-Sémard et de se rapprocher du commissariat central : hier, en effet, à mesure que le défilé déambulait dans les rues de Toulon, sans objectif clair, des divergences apparaissaient et les rangs, déjà épars, rétrécissaient. Ils n’étaient même plus cent devant le tribunal, peu avant la dispersion, vers 17 heures. Certains quittant la manifestation et affichant clairement leur désapprobation – « C’est n’importe quoi », at-on entendu à plusieurs reprises. Le même agacement que pas mal de passants. Car si les Gilets jaunes ne croient pas aux sondages affirmant que la majorité des Français veulent désormais voir le mouvement s’arrêter, ils peuvent en revanche observer les têtes secouées de dépit sur leur passage, témoignage de l’irritation grandissante de ceux qu’ils disent pourtant représenter.