Var-Matin (Grand Toulon)

À Toulon, le braqueur avait ouvert le feu sur la police

Pendant une semaine, Joseph Cavalieri comparaîtr­a devant les assises du Var, pour vol à main armée dans une supérette de Toulon et tentative de meurtre sur trois policiers de la BAC

- G. D.

Le conseiller Didier Guissart présidera, à partir de demain, la cour d’assises du Var, pour le procès de Joseph Cavalieri, 59 ans, auteur d’un braquage de supérette particuliè­rement mouvementé, le soir du 22 juillet 2016 à Toulon. Poursuivi dans les rues du quartier Saint-Roch, par des témoins du vol et des policiers de la brigade anti-criminalit­é (Bac), Joseph Cavalieri avait ouvert le feu à plusieurs reprises, sans atteindre personne. Il avait été stoppé un quart d’heure après le vol, atteint au bas du dos et à une cuisse par deux des tirs de riposte des policiers.

Tirs contestés

Joseph Cavalieri, natif de Toulon, a conservé des séquelles des blessures subies ce soir-là. Hospitalis­é à Sainte-Anne, il n’avait pu être entendu que deux mois et demi après les faits. S’il avait reconnu avoir commis le vol à main armée au magasin Spar de l’avenue Saint-Roch, il avait nié avoir ouvert le feu sur les policiers. Il avait aussi contesté avoir auparavant mis en joue les témoins qui le poursuivai­ent. Selon lui, il n’avait tiré vers eux qu’une seule fois, en visant le sol, avec un revolver 357 magnum, qu’il avait dérobé la veille à un ami tireur sportif.

Quatre balles en tout et pour tout

Cependant, sur les six cartouches garnissant le barillet du revolver, quatre avaient été percutées, dont une avait fait long feu. Les cinq personnes qui s’étaient lancées à la poursuite du braqueur avaient dit avoir été visées par cinq à sept tirs. D’autre part, les deux équipages de la Bac qui l’ont encerclé, ont indiqué avoir été visés par deux tirs, auxquels ils ont riposté par onze tirs, jusqu’à ce que Joseph Cavalieri tombe à terre. Il était donc matérielle­ment impossible que le braqueur ait pu tirer plus de quatre fois.

Pour payer l’hôpital

Dans la caisse de cette supérette, Joseph Cavalieri avait pris un peu moins de 700 euros en espèces, et pour 40 euros de ticketsres­taurants. Il avait expliqué qu’il avait attaqué le magasin parce qu’il avait besoin d’argent, pour payer une caution afin d’être hospitalis­é en psychiatri­e. Suivi pour une dépression sévère, il n’avait plus de couverture sociale pour prendre en charge cette hospitalis­ation. Devant la cour, Joseph Cavalieri comparaîtr­a pour vol à main armée, tentative de meurtre sur trois policiers et violence avec arme sur deux autres, ainsi que sur cinq autres personnes.

Un lourd passé

Son principal ennemi sera son casier judiciaire, qui comporte cinq condamnati­ons, dont une en avril 2005 devant la cour d’assises du Var, qui le place en état de récidive. Il avait été condamné à treize ans de réclusion pour tentative de meurtre, après avoir tiré quatre balles dans le dos d’un consommate­ur dans un bar du port de Toulon en octobre 2001. Joseph Cavalieri a confié sa défense à un pénaliste d’expérience, Me Marc Rivolet. Mes Élodie Pellequer et Sophie Valazza plaideront pour les parties civiles.

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(Photo DR) La police scientifiq­ue examinant le revolver  magnum dont s’est servi Joseph Cavalieri ce soir-là.

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