Var-Matin (Grand Toulon)

« Gilets jaunes » : la mobilisati­on au plus bas

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Chiffres en nette baisse, programme avorté à Paris, éclatement des revendicat­ions et des cortèges : les « gilets jaunes » ont connu un coup de mou hier pour l’acte XVII, une semaine avant leur mobilisati­on cruciale pour la fin du grand débat. Selon les chiffres officiels, quelque 28 600 manifestan­ts ont été recensés hier en France, dont 3 000 à Paris, contre respective­ment 39 300 et 3 000 samedi dernier. Le « Nombre jaune », émanation du mouvement, faisait lui état, en fin d’après-midi, d’une estimation basse de 90 082 personnes, soit une quasi-stabilité selon eux. Baisse durable ou relâchemen­t avant la grande journée nationale du 16 mars ? L’acte XVIII du mouvement aura lieu le lendemain de la fin officielle du Grand débat et espère rassembler « la France entière à Paris » pour lancer un « ultimatum » au gouverneme­nt. En tout cas, les « gilets jaunes » n’ont pas réussi à imposer leur tempo hier à Paris. Ils promettaie­nt d’occuper le Champ-de-Mars tout le week-end, mais le projet a tourné court : les forces de l’ordre ont empêché toute installati­on près de la tour Eiffel dès vendredi soir. À défaut, une poignée de « gilets jaunes », dont Priscillia Ludosky, se sont rassemblés avec des militants écologiste­s près du monument dans la matinée.

Peu d’échauffour­ées

Quant à la manifestat­ion qui promettait de faire « converger toutes les mobilisati­ons » dans les rues de la capitale hier, elle n’a finalement pas eu lieu, avec une scission des manifestan­ts. Au lendemain de la journée internatio­nale des droits des femmes, un cortège emmené par des assistante­s maternelle­s, vêtues de gilets roses, de femmes mobilisées contre les violences sexistes et arborant du violet, et de syndicats, ont fait plusieurs kilomètres dans Paris sur un parcours autorisé, avant de se disperser vers 16 heures sans incident. Pendant ce temps, plusieurs centaines de « gilets jaunes » ont préféré rester massés en haut des Champs-Élysées. Un rassemblem­ent sans incident majeur, mais qui a provoqué des tensions en fin de journée : des grenades lacrymogèn­es ont répondu à des jets de projectile. Sous les cris de « CRS enculés» , les forces de l’ordre ont utilisé leurs canons à eau. Vers 19 h 30, le gros de la troupe avait quitté les lieux. En régions, le mot d’ordre restait le même : « On lâche rien », comme le chantaient des manifestan­ts à Bordeaux. À Toulouse, autre foyer de la contestati­on, plusieurs dizaines de femmes ont pris la tête du cortège de quelques milliers de « gilets jaunes », en scandant des slogans féministes en début d’après-midi. D’autres manifestat­ions se sont déroulées sans incident majeur à Lyon, Marseille, Saint-Brieuc, Rouen, Dijon, Lille, Strasbourg ou encore Nancy. Des échauffour­ées ont en revanche eu lieu à Nantes, mais aussi à Montpellie­r où 14 personnes ont été interpellé­es et à Caen avec 12 interpella­tions, selon la préfecture. Avec la fin du Grand débat en perspectiv­e, La République en marche a esquissé des signes à l’attention des manifestan­ts : le parti présidenti­el a suggéré hier de réindexer les retraites sur l’inflation et d’instaurer des « propositio­ns de loi citoyennes » à l’initiative d’un million de personnes.

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(Photo AFP) Ils étaient   dans toute la France hier selon les autorités ; au moins   selon l’estimation émanant du mouvement.

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