Entre info et recherche d’audience
« Aujourd’hui, le CHU c’est un demi-million de consultations par an, passages aux Urgences, séjours hospitaliers… et aussi des milliers de plaintes et de réclamations, souligne Charles Guépratte. Le CHU est donc un “bon client” pour la presse parce qu’il offre des aspérités, il est source de contenus… Et c’est aussi une cible toute désignée pour les journalistes, qui ne comprennent pas que la direction ne répond pas toujours à leurs sollicitations. » Pas toujours, mais bien plus souvent que dans le passé. « Il y a ans, je vous aurais dit [à la presse] que je suis fonctionnaire, avec un devoir de réserve. Mais les choses ont changé. Notre relation avec les médias est indispensable parce que nous avons un devoir de transparence vis-à-vis des patients. » Pour le Dr Muriel Jourdan (hôpital gériatrique privé Les Sources), « on est à l’époque du sensationnel, du titre accrocheur. » Et le DG du CHU d’approuver : « C’est plus simple de faire de l’émotionnel que de rentrer dans l’analyse. Selon l’angle choisi, on est clairement dans la recherche d’une forme de sensationnalisme. » En toute franchise, il est vrai que parfois, les médias – et notre titre ne fait pas exception – publient des articles avec des titres destinés avant tout à attirer le lecteur. Certains auraient pu être évités. L’erreur est humaine. Mais comme le souligne Pascale Primi, journaliste : « Nous travaillons souvent dans l’urgence, nous sommes des êtres humains ; parfois, nous commettons des erreurs ».