Var-Matin (Grand Toulon)

L’Everest à portée de son étrave

Clément Giraud a trouvé sa monture. Mais le skipper toulonnais doit encore la dompter durant 10 000 milles. Ensuite, les portes du paradis, souvent teinté d’enfer, s’ouvriront à lui...

- RAPHAËL COIFFIER

C’est acté. Gravé sur le trident de Poséidon. Clément Giraud sera bel et bien au départ du Vendée Globe 2020 à bord d’un Imoca 60. Monture qu’il vient de ramener dans son fief varois avant d’attaquer une saison dense. Avec pour premier objectif (et non des moindres) : accumuler un chapelet de 10 000 milles avant la Transat Jacques-Vabre en double (l’identité de son compère sera prochainem­ent dévoilée), à l’automne.

Une vie d’aventure maritime

Insuffisan­t pour effrayer ce skipper toulonnais, éloigné des standards de la course au large. Fidèle adepte des chemins de traverse qui, à 38 ans - de bohème -, a fait de sa vie une authentiqu­e aventure maritime. C’est bien simple, le beau gosse - marié et papa - s’est déjà essayé à presque tous les supports flottants : Mini, TP52, Volvo, Class America, Orma, Farr40. Et ce sur toutes les mers du globe. Des Antilles, où il a vécu jusqu’à 18 ans, jusqu’au Grand Nord ou à la Polynésie. Mais le bonhomme ne s’est pas contenté de mettre le cap sur l’horizon infini. Passionné par la technique, il a également fait de la mécanique, de la voilerie et il a même eu le toupet de construire deux bateaux !

Etre fin prêt mentalemen­t

Dont il ne se servira pas au départ, le 8 novembre 2020, des Sables d’Olonne pour croquer son rêve ultime. Son rêve de gosse. Cet hiver, Clément a donc acquis la bête de course de Yannick Bestaven. « Parce que le Vendée, c’est un challenge que j’ai envie de relever. J’ai passé beaucoup de temps en mer, sur beaucoup d’océans, et naviguer trois mois en course sur un bateau surdimensi­onné ne me fait pas peur. J’ai la capacité à comprendre la machine, et j’aime ça. J’adore apprendre, chaque jour ! Je n’aurai peut-être pas le bateau le plus rapide de la planète Imoca, mais l’important, pour aller vite, c’est d’avoir beaucoup navigué à bord de mon bateau, de le connaître parfaiteme­nt et d’être fin prêt mentalemen­t... » Insatiable, le marin sera présent sur toutes les courses de la saison. À commencer par les 900 Milles de Saint-Tropez le 23 mars, puis le Grand prix Guyader à Douarnenez et la Bermudes 1000 Race en solitaire. Il fera au moins deux allers-retours entre Toulon et la pointe bretonne, 4 000 milles à chaque fois. « Du coup, normalemen­t, au départ de la Transat JacquesVab­re, j’aurai déjà 10 000 milles au compteur ! » Et toujours une faim de loup...

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(Photos Hortense Hébrard) Mille après mille, Clément Giraud se rapproche de son rêve : disputer le prochain Vendée Globe.

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