Var-Matin (Grand Toulon)

Le ministre « ne prend pas parti » mais vante les mérites du tram

- C. G.

À plus d’un an des prochaines élections municipale­s, les défenseurs du tramway dans la Métropole ont d’ores et déjà engagé la bataille du rail. Et trouvé une oreille attentive auprès de la députée Cécile Muschotti, à l’initiative du débat. Sans surprise, la question est rapidement mise sur le tapis, avec l’interventi­on de Sébastien Bedini, membre toulonnais du Parti socialiste et du Collectif tramway. Sa prise de parole retraçant les différents projets et procédures passés dépasse d’ailleurs allègremen­t les deux minutes imparties. Et s’achève, non pas par une propositio­n, mais par une supplique au ministre : « Aidez-nous à passer dans la modernité. » De quoi déclencher des applaudiss­ements nourris dans l’assistance.

« Un mode de transport pertinent »

« Je ne suis pas surpris par la question », sourit François de Rugy, manifestem­ent au fait de ce dossier brûlant. Le ministre commence par prendre quelques précaution­s oratoires : « Il ne m’appartient pas de prendre position dans un débat local. » Mais sa neutralité ministérie­lle ne l’empêche pas de partager son expérience d’adjoint au maire chargé des transports à Nantes, au début des années 2000 : « Depuis la relance du tram en 1985, c’est un grand succès. C’est un mode de transport pertinent qui, au fil des années, voit sa fréquentat­ion augmenter. Sur la ligne 1, nous en sommes à 120 000 voyageurs par jour. Parallèlem­ent, nous avons également créé des lignes de busway (équivalent du bus à haut niveau de service, Ndlr) qui ont bien fonctionné. Mais nous nous sommes rapidement heurtés à des problèmes de capacité. » Dans la salle, les pro-tram, qui avancent régulièrem­ent cet argument capacitair­e, boivent du petit-lait.

« Que chacun prenne ses responsabi­lités »

Le ministre évoque également la question de l’autorité environnem­entale, entité chargée de valider les grands projets des collectivi­tés. Or, un flou juridique règne actuelleme­nt autour de cette question, raison pour laquelle la Métropole Toulon-Provence-Méditerran­ée a reporté l’enquête publique concernant le futur transport en commun en site propre. « La question de l’autorité environnem­entale ne peut pas être le problème. Sinon, nous ferions en sorte, avec Elisabeth Borne (ministre des Transports, Ndlr), qu’il soit réglé. Il faut que chacun prenne ses responsabi­lités... »

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(Photo F. M.) Tout en affichant une neutralité de principe, le ministre a renforcé les défenseurs du tramway dans leurs conviction­s.

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