Des échanges européens autour de la filière de la châtaigne
Dans le cadre d’un programme européen, la commune s’inscrit dans une démarche d’échange de techniques afin de faire avancer l’organisation de la filière autour de la châtaigne
Développer la filière de la châtaigne via des échanges. Tel est l’objectif du projet européen baptisé Incredible (Innovation networks for Cork, Resins and Edibles) (lire ci-dessous), qui s’articule autour de réunions et séminaires divers. Ces journées organisées par le Centre national de la propriété forestière (CNPF), visent notamment à valoriser le travail établi autour de la châtaigne.
Problématiques communes en Europe
Objectif : mettre en place des ateliers d’échange et de partage, tout en évoquant les différentes problématiques communes aux pays européens qui exploitent les châtaignes, les noix ou baies sauvages. Une sortie sur le terrain a été organisée dans ce cadre, dans le massif des Maures, en présence de membre du Centre régional de la propriété forestière Paca, du syndicat mixte du massif des Maures, du syndicat des producteurs de châtaigne du Var, d’une délégation espagnole et de l’INIA (équivalent espagnole de l’INRA, Institut national de recherche agronomique). C’est dans une châtaigneraie que les acteurs publics et privés se sont retrouvés afin de constater les évolutions mises en place à Collobrières et en discuter. Un échange durant plus d’une heure, au bout de laquelle une problématique commune s’est démarquée : la filière, qu’elle soit française ou espagnole, semble peu structurée. « On se rend compte depuis quelque temps qu’il y a de grandes disparités entre les grands groupes industriels et les petits producteurs. Nous devons y réfléchir ensemble, au niveau international pour s’organiser et que la filière gagne en puissance », explique Haimad Baudriller-Cacaud, du CRPF. « Trouver un équilibre entre petits et gros exploitants est un enjeu majeur. Il faut reconnaître que les petits producteurs souffrent par moments et l’objectif est de leur permettre d’avoir une activité viable ». Autre problématique évoquée : la nécessité d’avoir une appellation d’origine protégée. « La châtaigne collobrièroise par exemple ne possède pas d’AOP. Or, une châtaigne reconnue et certifiée est un gage de qualité », souligne Julie Mariton, du Syndicat mixte des Maures.
Techniques en place à Collobrières
L’escapade sur le terrain collobrièrois a permis de bénéficier du retour d’expérience de territoires espagnols et partager ceux mis en place dans la commune varoise. FabienTombolini, castanéiculteur depuis quatre ans – mais fin connaisseur depuis une dizaine d’années –, a partagé son expérience. Le professionnel a évoqué, sous les yeux impressionnés et admiratifs de la délégation espagnole, la technique de l’élagage qui consiste en la coupe de certaines branches d’un arbre pour en orienter ou limiter le développement. « Depuis quelque temps, nous avons mis en place cette technique, qui semble clairement porter ses fruits. Dans l’ensemble, les arbres reprennent de belles formes, explique-t-il avant d’affirmer que, selon lui, si la culture de la châtaigne souffre depuis des années, c’est en partie à cause du changement climatique ». De quoi donner des idées de techniques à appliquer en Espagne. D’autres rendez-vous du genre sont prévus dans les mois à venir. Toujours dans l’objectif « de réfléchir ensemble aux manières de mieux valoriser les produits ».