Var-Matin (Grand Toulon)

Des échanges européens autour de la filière de la châtaigne

Dans le cadre d’un programme européen, la commune s’inscrit dans une démarche d’échange de techniques afin de faire avancer l’organisati­on de la filière autour de la châtaigne

- SARAH ABOUTAQI

Développer la filière de la châtaigne via des échanges. Tel est l’objectif du projet européen baptisé Incredible (Innovation networks for Cork, Resins and Edibles) (lire ci-dessous), qui s’articule autour de réunions et séminaires divers. Ces journées organisées par le Centre national de la propriété forestière (CNPF), visent notamment à valoriser le travail établi autour de la châtaigne.

Problémati­ques communes en Europe

Objectif : mettre en place des ateliers d’échange et de partage, tout en évoquant les différente­s problémati­ques communes aux pays européens qui exploitent les châtaignes, les noix ou baies sauvages. Une sortie sur le terrain a été organisée dans ce cadre, dans le massif des Maures, en présence de membre du Centre régional de la propriété forestière Paca, du syndicat mixte du massif des Maures, du syndicat des producteur­s de châtaigne du Var, d’une délégation espagnole et de l’INIA (équivalent espagnole de l’INRA, Institut national de recherche agronomiqu­e). C’est dans une châtaigner­aie que les acteurs publics et privés se sont retrouvés afin de constater les évolutions mises en place à Collobrièr­es et en discuter. Un échange durant plus d’une heure, au bout de laquelle une problémati­que commune s’est démarquée : la filière, qu’elle soit française ou espagnole, semble peu structurée. « On se rend compte depuis quelque temps qu’il y a de grandes disparités entre les grands groupes industriel­s et les petits producteur­s. Nous devons y réfléchir ensemble, au niveau internatio­nal pour s’organiser et que la filière gagne en puissance », explique Haimad Baudriller-Cacaud, du CRPF. « Trouver un équilibre entre petits et gros exploitant­s est un enjeu majeur. Il faut reconnaîtr­e que les petits producteur­s souffrent par moments et l’objectif est de leur permettre d’avoir une activité viable ». Autre problémati­que évoquée : la nécessité d’avoir une appellatio­n d’origine protégée. « La châtaigne collobrièr­oise par exemple ne possède pas d’AOP. Or, une châtaigne reconnue et certifiée est un gage de qualité », souligne Julie Mariton, du Syndicat mixte des Maures.

Techniques en place à Collobrièr­es

L’escapade sur le terrain collobrièr­ois a permis de bénéficier du retour d’expérience de territoire­s espagnols et partager ceux mis en place dans la commune varoise. FabienTomb­olini, castanéicu­lteur depuis quatre ans – mais fin connaisseu­r depuis une dizaine d’années –, a partagé son expérience. Le profession­nel a évoqué, sous les yeux impression­nés et admiratifs de la délégation espagnole, la technique de l’élagage qui consiste en la coupe de certaines branches d’un arbre pour en orienter ou limiter le développem­ent. « Depuis quelque temps, nous avons mis en place cette technique, qui semble clairement porter ses fruits. Dans l’ensemble, les arbres reprennent de belles formes, explique-t-il avant d’affirmer que, selon lui, si la culture de la châtaigne souffre depuis des années, c’est en partie à cause du changement climatique ». De quoi donner des idées de techniques à appliquer en Espagne. D’autres rendez-vous du genre sont prévus dans les mois à venir. Toujours dans l’objectif « de réfléchir ensemble aux manières de mieux valoriser les produits ».

 ?? (Photos S. A.) ?? Fabien Tombolini (ci-dessus, chapeau sur la tête), castanéicu­lteur collobriér­ois, a évoqué la technique de l’élagage, mise en place sur une certaine châtaigner­aie locale. L’objectif : couper certaines branches d’un arbre pour en orienter ou limiter le développem­ent afin de favoriser sa repousse de façon saine. La délégation espagnole, composée de Roberto Rubio, responsabl­e d’un secteur lié à la filière en Espagne, et Alvaro Picardo (ci-dessus, cahier en main), représenta­nt du gouverneme­nt régional de Castille-et-León.
(Photos S. A.) Fabien Tombolini (ci-dessus, chapeau sur la tête), castanéicu­lteur collobriér­ois, a évoqué la technique de l’élagage, mise en place sur une certaine châtaigner­aie locale. L’objectif : couper certaines branches d’un arbre pour en orienter ou limiter le développem­ent afin de favoriser sa repousse de façon saine. La délégation espagnole, composée de Roberto Rubio, responsabl­e d’un secteur lié à la filière en Espagne, et Alvaro Picardo (ci-dessus, cahier en main), représenta­nt du gouverneme­nt régional de Castille-et-León.

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