Disparition de Claude Boulanger un magistrat toulonnais atypique

Il était une des figures du tribunal de grande instance (TGI) de Toulon. Un magistrat atypique, à la personnalité forte. Claude Boulanger est décédé à l’âge de 66 ans des suites d’une maladie qui l’a emporté. Cet ancien inspecteur principal de police avait finalement choisi une autre voie, celle de la magistrature, en 1984. Comme nous l’a précisé Lucette Broutechoux, présidente du TGI de Toulon, son premier poste à Montreuil-sur-mer, l’emmena ensuite au TGI de Grasse (1991), puis à Toulon (1994), avant qu’il ne devienne, en 2007, vice-président placé auprès de la cour d’appel d’Aix-en-Provence et vice-président à Nice en tant que juge d’instance. C’est en 2016, qu’il était revenu dans la juridiction varoise où il exerçait comme juge des libertés et de la détention, mais aussi en tant que président des audiences des comparutions immédiates devant le tribunal correctionnel.

L’affaire du groupe NTM

En novembre 1996, Claude Boulanger s’était retrouvé emporté dans une affaire médiatique. Il condamnait Joey Starr et Kool Shen, du groupe NTM, à 6 mois de prison (dont trois avec sursis) pour des propos tenus lors d’un concert du 14 juillet anti-FN à La Seyne où les policiers avaient été notamment assimilés à « des fascistes habillés en bleu ». Une sanction qui, à l’époque avait été considérée comme trop sévère par le garde des Sceaux, Jacques Toubon. Le parquet avait fait appel du jugement. C’est le souvenir d’un homme affable, chaleureux, dévoué qui « ne rentrait pas dans le moule » qui restera pour ceux qui l’ont côtoyé dans les salles d’audience ou dans la salle des pas perdus. Ses obsèques ont eu lieu en ce début de semaine dans la plus stricte intimité.