Xavier Dolan en avance sur Cannes
L’histoire
Dix ans après la mort de John F. Donovan (Kit Harington), acteur vedette de séries télé pour ados, un jeune comédien à succès, Rupert Turner (Ben Schnetzer) raconte dans une interview la correspondance qu’il a jadis entretenue avec cet homme et l’impact que ces lettres ont eu sur leurs vies respectives…
Notre avis
Sans attendre une hypothétique sélection cannoise, le nouveau Xavier Dolan déboule dans les salles, presque à l’improviste. Dommage pour le Festival, dont il aurait pu faire une magnifique ouverture. Tout y était : le casting étoilé (Natalie Portman, Susan Sarandon, Kit Harington, Kathy Bates…), la critique d’Hollywood, la fascination pour le cinéma, la réflexion sur la célébrité, l’éloge de la différence, le buzz (Jessica Chastain coupée au montage !)... Le tout dans une réalisation et un montage virtuoses. Peut-être vexé par l’accueil critique réservé à son film précédent (Juste la fin du monde, pourtant reparti de Cannes avec un Grand Prix), le prodige québécois a donc préféré zapper la case Festival. On ne lui en voudra pas de nous permettre de découvrir son nouveau film en dehors de la folie cannoise. C’est aussi bien, car il mérite du recul et de la réflexion. Voire d’être revu, pour en apprécier toutes les subtilités. C’est difficile à écrire, tant tous ses films sont personnels, mais Ma vie avec John F. Donovan est peutêtre le film le plus intime de Xavier Dolan. Le plus maîtrisé aussi, assurément. Et l’un des plus beaux !