Degré d’alcool, vendanges, rendements : le vin de Provence a le tournis
Du côté du domaine viticole de Terrebrune, à Ollioules, le réchauffement climatique, c’est d’abord une question de calendrier. « Pour s’adapter à la maturité du raisin, on a dû avancer les vendanges d’environ trois semaines en vingt ans », explique Reynald Delille, le propriétaire du domaine, producteur de vin de Bandol. Autre conséquence, pour le consommateur cette fois, « le vin a pris entre un demi-degré et un degré d’alcool sur la même période. »Mais« rien d’affolant », pour le vigneron, qui met par ailleurs en avant la philosophie d’une appellation hautement qualitative et de ses rendements limités : « Une vigne moins chargée en raisin résistera mieux au stress hydrique ». Et de marteler, pour le futur, sa confiance dans ce « grand cépage du Bandol, qu’est le mourvèdre ». Un cépage venu d’Espagne, qui serait mieux à même de faire face à la sécheresse que certains de ses cousins des rosés de Provence. Concernant ces derniers, l’évolution des méthodes de vinification, l’irrigation ou les recherches sur des variétés de raisins plus résistants sont déjà une réalité. « Le stress hydrique enregistré ces dernières années dans le vignoble varois provoque un affaiblissement des ceps, une perte et une détérioration des arômes, une diminution de l’acidité des vins, un excès de tanins, des pertes de rendement pouvant se répercuter sur les récoltes de plusieurs millésimes, voire des phénomènes de dépérissement des vignobles » déplore la Chambre d’agriculture du Var sur son site Internet.