Nouveau statut des anciens de la guerre d’Algérie
Depuis le 1er janvier, les militaires présents en Algérie après la fin de la guerre peuvent prétendre à l’obtention de la Carte du combattant. Le point avec les responsables de la FNACA
Àquelques jours de la commémoration du 19 mars 1962, date anniversaire du cessez-lefeu en Algérie, les responsables de la Fnaca de Hyères,
(1) le président Daniel Le Gallo et Robert Cohen souligne une avancée essentielle en matière de reconnaissance par l’État des états de services des militaires présents en Algérie après la fin de la guerre.
« Nous sommes enfin reconnus ! »
« Depuis le 1er janvier 2019, les soldats ayant servi en Algérie après le cessez-le-feu auront droit à la carte du combattant et au versement d’une pension comme n’importe quel ancien combattant. Il aura fallu attendre près de 60 ans pour obtenir une telle reconnaissance de l’État », souligne le président de la Fnaca. En effet, l’arrêté du 12 décembre 2018 modifie celui du 12 janvier 1994 ouvre droit au bénéfice de la carte du combattant pour les missions menées en Algérie entre le 3 juillet 1962 et le 1er juillet 1964. « On parlait de cette période comme une pacification et elle n’était pas reconnue comme une période de guerre pendant de nombreuses décennies malgré plus de 30 000 morts. On nous disait que nous n’étions pas des anciens combattants », souligne Robert Cohen. Actuellement, la section hyéroise, dont le siège est situé au 6 rue de la République à Hyères, compte 160 adhérents. « Dans le Var, le chiffre est de 5 000 personnes et, au niveau national, de 300 000 », ajoutent les responsables locaux. Et de préciser qu’une demande de Médaille militaire, la plus haute distinction française destinée aux sous-officiers et au soldat a été formulée au bénéfice d’un membre âgé de 84 ans en raison de ses faits d’armes. Dans le cadre du grand débat national, la Fnaca a également adressé une lettre ouverte au président de la République pour lui rappeler sa promesse de campagne de nommer un interlocuteur spécifique aux anciens combattants. « La suppression du ministère des anciens combattants créé en 1919 - Geneviève Darrieussecq étant Secrétaire d’État auprès du ministre des Armées des ministres - nous affecte profondément, nous les 2 millions et demi d’anciens combattants et/ou victimes de guerre ».
Commémoration
Le mardi 19 mars se déroulera à 15 heures, devant le monument aux morts de la place Lefebvre, la commémoration de la Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Suivie à 16 h 15, d’un hommage au monument aux morts de Giens.
1. Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie