Le ras-le-bol des professeurs du collège La Ferrage
Les enseignants de l’établissement déplorent des conditions de travail qui se dégradent. Avec l’augmentation des effectifs dans les classes, ils réclament une ouverture de classe pour la rentrée
Tout ce que nous voulons, ce sont des conditions de travail qui nous permettent de remplir nos missions académiques ». D’une même voix, les professeurs du collège La Ferrage, à Cuers, s’unissent pour réclamer « des conditions de travail décentes ». « Dès septembre, trois postes et une classe de 3e seront supprimés. Nous réclamons le maintien de cette classe et une classe de 6e supplémentaire, qui nous avait été supprimée l’an dernier », explique avec fermeté une professeur de Français.
Un sitting en guise de protestation
Afin de faire part de leurs revendications, les enseignants ont décidé de mener une action de sensibilisation au sein de l’établissement, hier matin. Dès 10 h, et pendant 30 minutes, les cours ont été suspendus et un sitting a été organisé dans la cour. Les élèves ont quitté les salles, accompagnés de leur professeur respectif. « Le but de cette action est de montrer que nous ne sommes pas insensibles à ce qu’il va se passer dans notre établissement. Bien au contraire : la situation nous préoccupe tous. Les effectifs des élèves vont augmenter l’an prochain et les classes seront composées de 29 à 31 élèves. C’est beaucoup trop pour mener à bien un cours ». Cette interruption des cours vise aussi à informer les parents de la situation. « Les élèves ont collé un mot dans leur carnet, adressé aux parents, afin de les informer de la situation et de ce qu’il va se passer dès septembre 2019 dans l’établissement où étudient leurs enfants. Nous voulons une totale transparenc e». L’an prochain, les estimations prévoient que 198 élèves de CM2 du secteur se retrouveront en 6e dans ce collège. Toujours selon les estimations, 20 d’entre eux devraient aller en collège privé. « Or pour la création d’une classe de 6e, le seuil s’élève à 181. Nous allons clairement atteindre ce nombre et notre demande est légitime », ajoute une enseignante de physique-chimie.
Entre et élèves par classe en
Aujourd’hui, l’établissement de 758 élèves compte six classes de 6e. « Nous en voulons sept. Sinon la situation sera ingérable. Nous manifestons notre inquiétude quant à la qualité de l’enseignement dispensé dans les classes plus de 26 élèves, alors même que les classes à effectifs réduits sont citées pour contribuer à la réussite scolaire des élèves ». D’autant que dans le cadre de l’école inclusive, les professeurs sont amenés à accueillir, plusieurs fois par semaine, des élèves en situation de handicap ou de Segpa présents dans le collège. « Il faut aussi de la place pour nous, souligne une AESH (Accompagnement des élèves en situation de handicap). Si on intègre une classe quasi quotidiennement, les classes seront trop étroites pour nous accueillir et nous permettre d’accomplir nos missions ». Démonstration à l’appui, dans une salle de travail : réunir 29 ou 30 élèves dans une salle posera un réel problème pour l’apprentissage. « Vous voyez, c’est indécent d’enseigner dans ces conditions. À la fois pour le professeur, mais aussi pour les élèves. La situation sera compliquée sur le plan de la compréhension, de l’attention et la gestion du cours », s’indigne une professeur d’EPS, qui en appelle aux autorités : « Elles doivent réagir afin d’éviter des dérives », conclut-elle.