« L’armée ne peut pas se passer des femmes qui représentent la moitié de la population »
Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées
Une ministre à bord d’un navire de retour de mission, c’est assez rare. Pourquoi avoir tenu à être présente ? En février dernier, j’étais déjà venue à bord du Cassard lors d’une escale à Abu Dhabi où se déroulait un salon de l’armement. Après la réussite de cette mission de mois et demi – la dernière mission du Cassard – j’ai souhaité être à nouveau aux côtés de l’équipage très attaché à un navire sur lequel ils ont passé plusieurs mois, voire années de leur vie. C’est aussi l’occasion de rendre hommage à un navire sur le point d’être désarmé après 30 ans de service.
Le mars dernier, Florence Parly présentait le plan mixité. Avec deux femmes à sa tête, le ministère des Armées a encore des progrès à faire ? Avec un taux de , %, l’armée française est la e armée la plus féminisée au monde. Mais on se rend compte que, depuis quelques années, ce chiffre a tendance à stagner. Avec ce plan mixité, Florence Parly souhaite que tous les métiers qu’on trouve dans les armées françaises soient accessibles aux femmes, que ces dernières puissent entrer dans toutes les écoles militaires, qu’elles aient envie de rester dans l’armée, y évoluer, y progresser comme les hommes. Les armées françaises recrutent jeunes gens par an. On ne peut pas se passer de la moitié des compétences, des talents de la population. Pour faire évoluer le ministère, il faut des exemples. Aussi, d’ici à , on souhaite que le pourcentage de femmes officiers généraux passe de à %.
En juin prochain, commencera l’expérimentation du Service national universel. Pouvezvous nous donner les grandes lignes ? Cette expérimentation concerne jeunes volontaires de ans qui, pendant deux semaines, effectueront donc le service national universel (SNU) dans l’un des départements pilotes (pour la région Paca, c’est le Vaucluse qui a été retenu). On est encore en phase de préparation, mais un module « défense et sécurité », un autre sur la « mémoire » seront au programme de ce SNU. Il est important que les jeunes Français connaissent nos armées, ses missions, les métiers qu’elles proposent, mais aussi qu’ils sachent ce qu’est l’engagement des militaires. Quant au module « mémoire » auquel je tiens tout particulièrement, surtout dans le contexte actuel, ce n’est pas une histoire d’anciens, mais de jeunes qui se sont battus pour notre liberté, contre le racisme ou l’extermination de certaines populations.