Var-Matin (Grand Toulon)

Les « avocats bulldozer » d’Ali Bouchareb

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Redoutable­s et tonitruant­s. La défense d’Ali Bouchareb, le principal accusé dans l’affaire Air Cocaïne « vérifient tout » et ne laissent rien passer. « Votre seul souci, c’est de ternir ma réputation et le travail de la gendarmeri­e »,a pesté l’enquêteur confronté hier à un témoin sulfureux (lire ci-dessus), mais aussi au feu des questions de Mes Frank Berton et Philippe Screve. Le duo d’avocat a ainsi fait la démonstrat­ion qu’un indice à charge ne provenait pas de la perquisiti­on du domicile barcelonai­s de leur client (nos éditions du 20 février). Contrairem­ent à ce qu’affirmait l’accusation, induite en erreur par la justice espagnole. De quoi laisser filer un suspect potentiel, chez lequel ladite pièce a été trouvée… « Si je l’avais su, on serait allé le chercher. »

Des erreurs dans la procédure

L’enquêteur a également été poussé hier par Me Screve à confirmer que dans les expertises réalisées par la gendarmeri­e « aucune ligne téléphoniq­ue n’a été attribuée à Ali Bouchareb ». Là aussi, le dossier d’instructio­n a laissé penser le contraire à cause d’un procès-verbal non corrigé… Et, sur le même thème, « où sont passées les fadettes ? », ces factures détaillées dont les avocats répètent inlassable­ment qu’elles manquent au dossier. Me Berton a aussi questionné hier l’ancien militaire sur les conditions dans lesquelles il a interrogé, seul, l’employée d’un hôtel qui

(1) s’est arrêtée sur un portrait d’Ali Bouchareb sur une planche photo. « Je n’ai reconnu en fait personne », a-telle tranché hier matin.

Clara Morgane à l’affiche

Frank Berton est allé jusqu’à moquer la présence de « posters » de l’ancienne actrice porno Clara Morgane dans les locaux de la gendarmeri­e (Marseille), dont un témoin s’était ému avanthier (au passage, la fidélité de retranscri­ption de son audition a été remise en cause). Dans ce bureau, « il y avait un drapeau de la République dominicain­e (sic), une affiche de Renaud et effectivem­ent peut-être un calendrier sur une armoire… » En fait, « c’est toujours votre parole contre celles des braves gens qui viennent dire des choses », conclut l’avocat lillois. 1. Un épisode sur lequel la cour d’assises reviendra la semaine prochaine.

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