Le livre du jour Lavage de linge sale en librairie

« Reconnaître que l’on s’est trompé n’est pas glorieux… » Sophie Montel a quitté le Front national en septembre , après trente ans passés dans les instances du parti. C’est bien sûr la tache persistante du linge sale lavé par l’eurodéputée du Doubs, dont la prise de conscience aura pris le temps de macérer. Faisant de Marine Le Pen « une illusion », quelqu’un qui ne sait pas trancher, « brutale, agressive, suffisante », Sophie Montel est arrivée à une première conclusion : « Le mouvement frontiste est une partie du fameux système qu’il dit honnir. Ses boutiquiers tuent le souverainisme en France. » Pêle-mêle, elle dézingue la violence, l’incompétence, le copinage, le vide doctrinal, les coteries pour monter dans la hiérarchie, « les moulins à vent », « le cafouillage sur la ligne politique », « un parti où la guerre intestine est permanente », « qui préfère jouir d’une opposition confortable et rémunératrice que d’accéder au pouvoir ». Les mots cinglent sur la médiocrité intellectuelle et morale des élus frontistes, en particulier ceux entrés avec elle au conseil régional de Franche-Comté début , « dont une majorité voulait se la couler douce ». La repentie évoque aussi « la fascination pour le fric » d’un parti secoué par l’affaire des assistants européens et où les remboursements de frais de la présidente sont passés, depuis , de   à   euros mensuels. Pour faire bonne mesure, elle égratigne également Florian Philippot, qu’elle avait un temps rejoint, jugé égotiste, sans empathie ni étoffe : « Je n’ai trouvé chez Les Patriotes qu’un piteux copié-collé du FN. » Marion Maréchal est habillée, itou : « Gamine gâtée, élevée confortablement et qui n’a aucune idée de ce qu’est la précarité ou la détresse de certaines femmes. » Cette plongée dans la tambouille frontiste ne révèle aucun secret majeur. Elle a le mérite d’être rédigée de façon alerte, par une élue dont on comprend qu’elle se situe en marge de la ligne radicale du RN sur certaines questions sociétales et migratoires.