Var-Matin (Grand Toulon)

« On ne veut plus perdre »

À l’image du groupe, Florian Fresia aborde cette fin saison avec un moral renforcé. Reposition­né à droite, le pilier gauche « historique » du RCT ne veut rien lâcher

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE BERSIA

Après avoir beaucoup gagné depuis dix ans avec le RCT, Florian Fresia a redécouver­t cette année le goût et les affres de la défaite. Mais, relancé par les récentes performanc­es du club, et bien loin de se lamenter, il estime que cela, au même titre que sa nouvelle expérience à droite de la mêlée varoise, va le renforcer...

Deux victoires consécutiv­es, ça change la vie ? Ça change l’humeur générale du groupe. On a eu du mal à le réaliser. Maintenant, on vise une troisième victoire car on ne veut pas perdre à Mayol. Et ce ne serait que du positif pour nous pour la fin.

Compte tenu de la complexité de votre calendrier, vous avez encore espoir ? Tant que mathématiq­uement c’est possible, on ne lâchera pas. Et même si on est éliminé de la course à la qualificat­ion, on ne lâchera pas non plus. On a été éliminé de la coupe d’Europe, mais on est quand même allé chercher une victoire à l’extérieur. Ce sera pareil en Top .

En tant qu’ancien, vous vous sentez investi d’une mission particuliè­re ? Il faut redresser la saison comme on peut. On a pris un mauvais départ et on a traîné ça comme un poids toute la saison. Maintenant, il faut lâcher ce poids et enchaîner les victoires pour être moins frustrés à la fin.

A priori, il y a eu un déclic à Perpignan. C’est dû à un investisse­ment en plus ? On avait la pression car tout le monde avait gagné à Perpignan. Cela n’a pas été simple mais les autres équipes ont eu du mal également là-bas. Ils sont derniers mais pas mauvais. On a réussi à le faire. C’est du positif, qui nous a permis de souffler un peu à l’entraîneme­nt. Car quand tu enchaînes les défaites, ça pèse sur le moral…

Après avoir beaucoup joué en début de saison, vous avez connu un trou d’air cet hiver ? Que s’est-il passé ? Pendant quelques semaines, j’ai eu des ennuis de santé . Maintenant, je suis revenu sur le terrain. Je suis là et bien là, à droite…

C’est votre choix ? Ça s’est fait plus ou moins comme ça. On en a discuté avec Patrice. On était en carence sur le poste, car Emerick Sétiano et Marcel Van der Merwe ont beaucoup joué et enchaîné. Du coup, mon reposition­nement a aussi permis de faire monter des jeunes à gauche. Pour Patrice, un pilier doit pouvoir jouer à gauche comme à droite et je ne suis pas opposé à cette idée.

Ce n’est quand même pas si simple ? C’est sûr. J’ai fait pas mal de renforceme­nt musculaire depuis trois ou quatre semaines, parce qu’à droite, c’est un autre axe de poussée. Les deux épaules ne sont pas engagées dans le même intervalle sur la mêlée, donc je travaille ça.

Cette polyvalenc­e est un atout supplément­aire ? Oui, c’est une carte de plus pour moi. Après avoir connu le meilleur, vous connaissez le mauvais ? C’est une année compliquée. Mais dans cette saison, il n’y a pas que du négatif. Pour moi qui n’ait connu que le meilleur avant, cela ne peut que me renforcer.

On a l’impression que vous pourriez être l’homme d’un seul club ? Il n’y en a pas beaucoup. Je l’espère. On verra bien. Tant que je me sentirai bien ici, il n’y aura pas de soucis. Si un jour je me sens moins bien, je le dirai, mais là, j’ai encore deux ans de contrat et j’ai l’objectif de vouloir encore gagner avec Toulon. Ça c’est sûr. On verra ensuite...

Vous vous êtes vous aussi réengagé avec le RCT, au moins en partie, pour Patrice Collazo ? Non, puisque j’ai prolongé avant de savoir qu’il viendrait. Cela dit, je le connais bien puisqu’il m’avait entraîné en équipe de France des – de  et  ans, à la mêlée justement. Je savais plus ou moins comment il travaille et on a vu ce qu’il a fait de la mêlée à La Rochelle. Il nous apporte quelque chose en plus, et c’est une bonne chose pour nous. lI a été joueur, il a beaucoup d’expérience à gauche et à droite, il sait de quoi il parle…

Montpellie­r, c’est un match pour leur passer devant au classement ? Oui. Nous, on ne veut plus perdre de match, encore moins à la maison. On l’a bien préparé depuis deux semaines. Si on suit notre projet de jeu et qu’on y met l’implicatio­n, tout devrait s’enchaîner.

Aujourd’hui vous semblez avoir enfin trouvé de la cohésion? Petit à petit, on trouve effectivem­ent cette cohésion qui nous a manqué jusque-là. C’était compliqué parce qu’on est parti avec un groupe renouvelé d’un vingtaine de joueurs. C’est évident qu’il faut du temps… Notamment pour intégrer les jeunes. Mais c’est en bonne voie et j’espère que la fin de saison sera plus belle que ce que pensent les gens aujourd’hui .

Le turn over annoncé d’une quinzaine de joueurs l’an prochain n’estil pas inquiétant ? Je ne suis pas inquiet, parce que j’ai l’habitude depuis dix ans. Il va falloir que les joueurs s’adaptent. C’est compliqué pour les jeunes, mais pas forcément pour les mecs à  sélections. On cherchera à aller le plus loin possible…

Iln’yapas que du négatif ”

Pensez-vous encore à l’équipe de France ? J’y suis allé une fois, mais je n’ai pas joué, alors je ne sais pas trop. Je pense d’abord à faire de bonnes performanc­es ici. Ce n’est pas que je ne me projette pas, mais c’est sûr aussi que je ne suis pas la priorité de l’équipe de France. Ça je l’ai bien compris, mais je reste sérieux dans mon travail et si un jour on m’appelle, je serai là. C’est normal.

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(Photo Luc Boutria) Pilier gauche de formation, Florian Fresia travaille dur depuis un mois pour basculer à droite.
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