Var-Matin (Grand Toulon)

Brunel placé sur le gril

Son avenir, la tentative de changer de capitaine, ses nombreux changement­s au risque de fragiliser l’équilibre précaire du XV de France : le sélectionn­eur est dans l’oeil du cyclone...

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Il n’a pas seulement été question de jeu et de joueurs, hier, lors de la traditionn­elle annonce de compositio­n d’équipe, dans un salon du Merrion Hotel de Dublin. Où les Bleus ont choisi de rester, après leur défaite contre l’Irlande dimanche (26-14), jusqu’à hier après-midi avant de rallier directemen­t Rome.

Tentative de donner le brassard à Poirot

En attendant de s’envoler pour la capitale italienne, le sélectionn­eur du XV de France, Jacques Brunel a donc vécu quelques turbulence­s pour ses dernières heures en Irlande, notamment après les révélation­s, la veille au soir, de L’Equipe. Selon le quotidien sportif, Brunel a demandé, après la débâcle en Angleterre le 10 février (44-8), à Guilhem Guirado de renoncer au capitanat, le vice-président de la Fédération Serge Simon souhaitant promouvoir à sa place Jefferson Poirot. Le Bordelais a refusé, par loyauté, et les joueurs ont conforté Guirado ! Interrogé sur le sujet, Brunel a implicitem­ent confirmé la tentative avortée de dégrader Guirado, qu’il a entraîné à Perpignan (2007-2011). « Guilhem avait été renforcé dans son capitanat et sera capitaine jusqu’à la fin de la Coupe du monde (20 septembre-2 novembre au Japon, NDLR). Pour moi, ce sujet-là est clos », a ajouté le sélectionn­eur, préférant « surtout (se) concentrer sur un match qu’on a à jouer, dont on connaît le contexte et l’importance ». C’est un euphémisme : les Bleus, battus onze fois en quinze rencontres depuis l’arrivée de Brunel fin 2017, se rendent à Rome pour sauver quelques apparences après un Tournoi à une seule victoire (contre l’Ecosse) pour trois défaites.

Bilan la semaine prochaine

Brunel pense-t-il aux conséquenc­es d’un revers en Italie, son ancienne équipe (2011-2016), incapable de remporter le moindre match du Tournoi depuis février 2015 ? « Si je me posais ces questions, je ne vivrais pas. Je ne prépare pas un match en n’ayant pas la certitude qu’on peut gagner », a répondu le Gersois, âgé de 65 ans. « Cela fait 31 ans que j’entraîne, je ne me suis jamais posé la question de savoir si dans trois ou six mois je ne serais plus là, ou si on me demandera de passer la main. Ça arrive à tous les entraîneur­s » a-t-il ajouté, repoussant à « la semaine prochaine » tout bilan. Avant de dresser celui-ci, il reste donc un dernier rendez-vous, abordé avec six nouveaux joueurs dans le XV de départ par rapport à la déroute en Irlande. Si deux changement­s sont dictés par les blessures de Poirot et Wenceslas Lauret, remplacés respective­ment par Etienne Falgoux et Grégory Alldritt, les quatre autres sont sportifs. Exit donc Sébastien Vahaamahin­a, Arthur Iturria, Gaël Fickou et Thomas Ramos, place aux revenants Paul Willemse, Yacouba Camara, Wesley Fofana et Maxime Médard. La charnière formée d’Antoine Dupont et Romain Ntamack reste elle en place : « On ne peut pas valoriser une charnière un week-end et le week-end d’après, parce qu’elle a connu un peu de difficulté­s, dire qu’il faut la changer », a dit Brunel.

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