Var-Matin (Grand Toulon)

MOBILISATI­ON JAUNE ET VERTE À TOULON

La marche pour le climat a reçu hier le renfort de plusieurs centaines de Gilets jaunes. Une convergenc­e des défenseurs des fins de mois et ceux qui redoutent la fin du monde.

- M. G. mguillon@nicematin.fr

Chapeaux fleuris, costumes animaliers, percussion­s, danses et slogans écologiste­s… Rassemblés en début d’après-midi sur le port, les manifestan­ts pour une « justice climatique » ne sont encore que quelques centaines quand, vers 14 h30, près de 500 Gilets jaunes, descendus de la place de la Liberté, les rejoignent. « Merci d’être venus, on est tous ensemble ! », leur lance l’organisate­ur de La Marche pour le climat – qui avait d’ailleurs officielle­ment invité les « GJ » à les retrouver. Dans la foule, des pancartes symbolisen­t d’ailleurs l’union des deux mouvements : « Fin du monde, fin du mois ; changer le système, pas le climat ». Dans une ambiance bon enfant, le cortège se met en marche boulevard de la République puis avenue Roosevelt. Les militants des deux causes n’ont pas encore totalement fusionné. En tête, les tambours, cloches et chants se font entendre ; plusieurs centaines de mètres en arrière, ce sont les cornes de brumes, sifflets et klaxons qui résonnent. Mais rapidement, le mélange des couleurs s’opère, caractéris­é par un slogan : « Gilets jaunes sur Terre bleue = planète verte ». Toujours dans la conviviali­té, les manifestan­ts arrivent sur le boulevard de Strasbourg, tandis que, de part et d’autre, les services d’ordre s’organisent pour faire circuler les voitures bloquées par la foule – laquelle se densifie à mesure qu’elle progresse. Régulièrem­ent, le cortège s’arrête pour faire du bruit et entonner des chants. Notamment : « Et un, et deux, et trois degrés, c’est un crime contre l’humanité ! ». Deci, de-là, montent également des « Macron démission ».

Dénoncer l’inaction de l’Etat

Mais plus loin, devant l’établissem­ent de restaurati­on rapide, le même cri de ralliement est repris en coeur : « Mc Do, si tu savais, ta malbouffe où on se la met... » Dans la continuité, les militants écologiste­s et citoyens se retrouvent place Puget pour un « frozen » : durant quelques instants tout le monde garde les bras en l’air. « On se fige pour montrer que l’État n’est pas assez rapide face au dérèglemen­t climatique », précise Thierry Manach, organisate­ur de la manifestat­ion (lire ci-contre) .Adeux pas, un représenta­nt des Gilets jaunes commente : « C’est intéressan­t pour nous de passer dans les rues commerçant­es pour montrer que nous sommes pacifistes, pour avoir le contact direct avec les gens que l’on peut sensibilis­er et leur dire que c’est pour eux qu’on se mobilise ». Peu après 16h30, le cortège revient sur le port. L’atmosphère est légère, les organisate­urs satisfaits de la mobilisati­on et les participan­ts visiblemen­t enchantés : sur des airs de musique bretonne, un bal aux allures de fest-noz s’improvise, avant une dispersion dans le calme.

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(Photos Patrick Blanchard) Au fil du parcours, les militants des deux causes ont mêlé leurs slogans, les uns pour la « justice climatique », les autres pour la « justice fiscale » (entre autres).
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Durant les deux heures de défilé, le cortège a progressé dans la bonne humeur et sous la bannière « Tous ensemble ».
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Dès le début de journée, un village d’acteurs associatif­s a sensibilis­é les passants à l’urgence climatique. Et en début d’après-midi, la foule s’y est rassemblée.
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(Photo M. G.) Place Puget, les manifestan­ts se sont figés quelques instants les mains en l’air : un « frozen » pour dénoncer « l’inaction de l’Etat ».

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