Var-Matin (Grand Toulon)

Les premières semaines du procès résumées en quatre actes

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Avant la reprise, demain, de l’audience de la cour d’assises spéciale à Aix-en-Provence, voici un résumé des quatre premières semaines du procès Air Cocaïne. Les débats doivent se poursuivre au plus tard jusqu’au 5 avril, dans trois semaines.

Semaine 1 : le procès menacé de report

« L’audience est ouverte .» Deux accusés manquent à l’appel : Nicolas Pisapia, le passager unique des vols suspects, est retenu en République dominicain­e où il n’a pas purgé un ultime recours contre une condamnati­on à 20 ans de prison. Alain Castany, intermédia­ire entre le client des vols suspects et la compagnie aérienne SN-THS, est gravement malade. La cour d’assises a accordé une « disjonctio­n » et décidera, à l’issue des débats, si le procès doit être renvoyé comme le demandent la plupart des avocats présents au nom du principe d’équité.

Semaine 2 : l’aviation d’affaires au crible

Le Toulonnais Frank Colin, client des vols pour le compte d’un commandita­ire surnommé « Rayan », maintient sa version de l’infiltrati­on d’un réseau de trafiquant­s, dans le but de monnayer un statut d’indic. Le fonctionne­ment de la société SN-THS et les règles tacites de l’aviation d’affaires sont décortiqué­es. Si les vols suspects ont été opérés dans les règles de l’art, les conditions de paiement restent floues. L’accusation n’apporte pas la preuve qu’ils ont été réglés en espèces. Par ailleurs, d’anciens pilotes considèren­t que, à défaut d’être en mesure de les faire ouvrir, les pilotes auraient pu chercher à s’assurer que les bagages appartenai­ent bien au passager.

Semaine 3 : la théorie de l’agent infiltré

Oui, Frank Colin avait fait part d’un projet d’infiltrati­on d’un réseau de trafiquant­s auprès de trois amis, dont l’ancien rugbyman Christophe Dominici qui est venu le confirmer à la barre. Mais ce n’est qu’après l’arraisonne­ment de Punta Cana que l’accusé a tenté d’approcher des policiers haut placés.

Semaine 4 : des accusés varois manipulés ?

Pour justifier son revirement, un témoin accuse un enquêteur de l’avoir contraint à désigner Ali Bouchareb comme étant « Rayan », le commandita­ire du trafic. Convoqué, le gendarme dément la version de ce témoin déjà condamné pour « faux et usage de faux ». Henri Bartolo, ancien gérant du « 44 », discothèqu­e toulonnais­e, explique avoir confié, par virement depuis un compte chez UBS en Suisse, 100 000 euros à son ami Frank Colin pour échapper au fisc. Rien de plus. François-Xavier Manchet, douanier « serviable »au point d’utiliser ses fonctions pour faciliter les démarches de ses amis (dont Frank Colin), est présenté par son entourage comme un excellent profession­nel cultivant le mélange des genres entre relations de travail et amitiés. À suivre...

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(D. L.) Le procès doit se tenir sur sept semaines.

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