A Lyon, Les Républicains précisent leur projet européen
Nous sommes la troisième voie » : revigorés par l’entrée en campagne jugée réussie de leur tête de liste François-Xavier Bellamy et par des sondages ascendants, Les Républicains ont promis hier, lors de leur Conseil national à Lyon, « de déjouer les pronostics » en entérinant leurs propositions pour les élections européennes. Face à « la triste alternative entre l’illusion macroniste, technocrate, et l’aventurisme des extrêmes », l’Antibois Jean Leonetti, numéro deux du parti, a plaidé pour une « troisième voie », permettant d’éviter un face-àface entre La République en marche et le Rassemblement national de Marine Le Pen. Désormais crédité de 13 % d’intentions de vote dans les dernières études d’opinion, LR est toujours largement distancé par ces deux formations concurrentes mais conforte sa troisième place à bientôt deux mois du scrutin européen.
Les premiers noms de la liste validés
Or, quinze jours après le départ de Jean-Pierre Raffarin, et malgré les absences remarquées de Valérie Pécresse, Bruno Retailleau, Eric Woerth ou encore du président de la Région Sud Paca Renaud Muselier (1), il s’agissait hier d’afficher l’unité du mouvement. La présence d’Hervé Morin, président du parti Les Centristes, entendait précisément l’incarner. Le président de la région Normandie est parvenu à un accord avec Laurent Wauquiez, en plaçant deux de ses fidèles sur la liste LR : Nathalie ColinOesterlé (en 6e position), une conseillère départementale de Moselle, et Anne Brissaud (en 18e position), une conseillère municipale de Montpellier, permettant à la liste LR de se revendiquer désormais « de la droite et du centre ». Les 25 premiers noms – qui avaient
(2) quasiment tous été dévoilés le 6 mars dernier, et qui incluent l’adjoint au maire de Nice et vice-président du conseil départemental des Alpes-Maritimes Bernard Asso en 15e position, et le maire de La Ciotat, Patrick Boré, en 19e position –, ont d’ailleurs été votés sans difficulté par les cadres du parti. Une manière également d’adouber la tête de liste, François-Xavier Bellamy. A la tribune, ce dernier, intarissable sur « les valeurs » et « la civilisation » européennes, s’est voulu formel : « Nous avons besoin de changer l’Europe pour pouvoir écrire notre histoire. »
Un projet centré sur la « civilisation européenne »
Ce n’est toutefois pas lui, mais le président du parti Laurent Wauquiez qui a décliné, devant les 1 500 participants, les quelque 75 propositions, rassemblées autour de 5 piliers (l’Europe frontière, l’Europe civilisation, l’Europe puissance, l’Europe projet et l’Europe efficace) et très largement dominées par les questions d’immigration, de civilisation et de lutte contre le terrorisme. « Je pense à l’Europe, à son mode de vie, à sa civilisation. Nous voyons la Chine et les États-Unis s’affirmer ; nous voyons la montée de l’islamisme ; nous voyons les défis du climat, de la mondialisation, du digital. Et nous nous disons : est-ce que demain l’Europe pèsera encore ? » a-t-il lancé, en demandant que « la tradition gréco-latine, les racines judéo-chrétiennes et la pensée des Lumières » soient inscrites dans les textes communautaires. Car, pour le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, «lemulticulturalisme est un danger pour la civilisation européenne », laquelle doit, selon lui, « arrêter de sous-estimer la menace islamiste ». Appelant aussi à « arrêter les migrants illégaux avant qu’ils ne rentrent en Europe », avec un « retour systématique des bateaux de passeurs sur les côtes africaines », le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes a estimé qu’« Emmanuel Macron, Marine Le Pen, pour ou contre l’Europe, c’est la même alternative stérile, les deux mêmes impasses ». 1. En signe de protestation contre le fait qu’il n’y ait aucun Marseillais dans les 10 premières positions sur la liste pour les européennes. 2. Jusqu’à la 26e position incluse ; la 20e position, censé être réservée à un représentant des Outre-mers, n’a pas étédévoiléehier.Lalistecomplètedevraitcompter79noms.