Bernard Lama : paroles de sage
L’ancien gardien de but international du PSG est aujourd’hui le vice-président de la ligue de football en Guyane et le directeur sportif de l’USL Montjoly. C’est dans ce cadre qu’il était présent à Hyères vendredi dernier pour nouer un partenariat avec le HFC. L’occasion de passer en revue l’actualité chargée du moment...
Dans quel cadre avez-vous rencontré les dirigeants du Hyères FC ? Dans l’optique d’une volonté de développement. Le Hyères FC pourrait être une passerelle vers le haut niveau pour les jeunes Guyanais prometteurs qui n’ont pas la possibilité de se faire remarquer. Hormis le SM Caen, qui a noué un partenariat avec la Guadeloupe avec Thomas Lemar en guise de symbole de réussite, il y a un « no man’s land » des clubs français par rapport à ceux des DOM. C’est pour ça que je suis venu discuter avec le président Jean-Pierre Blasco et le manager général Alain Girardo.
Comment fonctionneriezvous ? C’est un projet autant social que sportif. Je suis venu visiter les installations du club et prendre connaissance des possibilités concernant l’université. Il s’agit d’accompagner au mieux les Guyanais qui viennent d’avoir le bac, de leur laisser le temps de s’adapter. Dans le lot, il y en a bien quelques-uns qui vont exploser. Ils doivent se confronter à un niveau plus exigeant pour progresser.
Combien y a-t-il de licenciés en Guyane ?
Environ , mais il y a énormément de jeunes. Les trentenaires sont rares chez nous. Il n’yapasde U. Le potentiel est réel. Encore faut-il que les jeunes aient leur chance. Par ailleurs, avec l’USL Montjoly, nous voulons nous structurer en interne et remplir le cahier des charges fédéral. Les contacts avec le Hyères FC vont aussi dans ce sens. Il faut apprendre pour aller plus haut.
Chose qu’a du mal à faire votre ancien club le PSG ? Gagner la Ligue des Champions prend du temps. Il faut d’abord prendre des gifles pour après en donner. À l’époque nous nous étions fait sortir par la Juventus puis le Milan AC en C et C avant de passer et de gagner la Coupe des coupes (C). Une chose m’interpelle concernant les trois clubs français : l’arbitrage. Que ce soit le PSG, l’OL et Rennes, il y a des décisions à chaque fois contraires. Ce n’est pas un hasard. Il faut qu’il y ait une habitude, même au niveau des arbitres, pour être respectés. C’est de l’influence. Si Sergio Ramos fait la même main à Bernabeu que Kimpembe au Parc, il y a corner... En Ligue des Champions, il faut tout contrôler même l’imprévisible.
Les dirigeants du Qatar ont-ils commis une erreur en éludant le glorieux passé du PSG ? C’est la logique du Qatar. Les dirigeants regardent devant, pas derrière. Il yades couacs. Ils vont évoluer et des choses vont se mettre en place dès la saison prochaine. Le PSG va y arriver, même si aujourd’hui il manque des ingrédients.
Comme un directeur sportif ? Il y en a un mais c’est vrai que certains cas ont été mal gérés. Celui de Rabiot m’interpelle. Sa mentalité vis-à-vis de son club formateur me dérange, surtout pour un joueur qui ne m’a jamais convaincu à %. J’ai du mal avec ça, car le PSG, tout comme Lille, est un club avec lequel je suis lié. De toute façon, un sportif qui n’est pas sur le terrain est en tort. Le foot c’est ma vie, j’observe beaucoup...
Votre regard sur la gestion des gardiens Areola-Buffon ? C’est la communication qui a été longue à venir sur ce dossier pour clarifier les choses. Il y a deux numéros . En recrutant Buffon, le PSG a fait signer un gardien charismatique et d’expérience, un leader de vestiaire. Techniquement, Areola est meilleur, mais je suis certain qu’il progresse au contact de l’Italien car ils ne sont pas en concurrence. En terme de leadership Areola peut progresser et Buffon l’y aider. L’équipe de France en bénéficiera...
Justement, un mot sur le sacre en Coupe du monde. Avez-vous vu des similitudes avec ? Oui, car au départ, personne ne croyait en nous. La qualité de jeu était remise en cause. Mais en football, l’essentiel est de gagner. Didier Deschamps a transmis ce mental de gagneur. En France, il faut gagner et bien jouer. Ailleurs, il faut gagner tout simplement. Hormis le Brésil en , qui a associé victoire finale et style attractif ? Pas grand monde...
En France il faut gagner et bien jouer. Ailleurs il faut gagner tout simplement ” Si Sergio Ramos fait la même main à Bernabeu que Kimpembe au Parc il y a corner... ”
Que pensez-vous du foot féminin et de la coupe du Monde qui approche ? J’aime beaucoup le foot féminin. C’est un football plus naïf où il n’y a pas de triche. Ce n’est pas malsain mais terriblement plaisant car ça va d’un but à l’autre. Il n’y a pas de calculs. C’est bien que la France organise la compétition. Il y a une vraie dynamique et même en Guyane, le foot féminin se développe. On y joue beaucoup dans les villages amérindiens, par exemple. Aujourd’hui, c’est une ambition légitime pour une jeune fille que de s’épanouir dans le foot.