Var-Matin (Grand Toulon)

Deux légendes au sommet

- ROMAIN LARONCHE

Neuvième hier matin, neuvième encore ce matin. Rudy Molard n’a pas bougé dans le classement général, même si quatre coureurs qui le précèdent ont changé d’identité (*). À peine la ligne d’arrivée franchie, l’Antibois, assis dans le coffre d’une voiture Groupama-FDJ, cherche à connaître le temps qui le sépare du dixième. Vingt-cinquième de l’étape à 5’42’’ de Daniel Martinez, le leader de l’équipe dirigée par Frédéric Guesdon a su remplir son objectif initial dans ce col qu’il redoutait et trouvait « trop long » .Maisà chaud, c’est la déception qui prédominai­t. « J’étais bien et d’un coup ça m’a lâché à 3 km. Je n’avais plus d’énergie, comme une petite fringale, je n’ai pas pu garder le rythme jusqu’en haut. Je n’avais rien mangé depuis Pelasque, c’est peut-être la cause. Je suis un peu déçu car je faisais une belle montée. C’est dommage, je pense que j’aurais pu au moins suivre le rythme de Kwiatkowsk­i et Zakarin ».

« Le top  n’est pas assuré »

Voilà pour le verre à moitié vide. Si l’on regarde celui à moitié plein, on peut avancer que le puncheur est tout proche de réussir son premier « top 10 » sur une course à étapes du World Tour, le tout en ayant fait jeu égal avec le gratin mondial

des grimpeurs. « C’est vrai qu’au moment où je craque, il ne reste plus que dix gars dans le peloton maillot jaune. Je lâche en même temps que Kwiatkowsk­i, c’est que le rythme était soutenu. Il reste encore une étape et le top 10 n’est pas fait. Pour l’équipe, ce n’est pas un grand résultat, mais à titre personnel, réaliser cela sur Paris-Nice, c’est une belle référence ». Aujourd’hui, celui qui connaît parfaiteme­nt toutes les routes empruntées ne va pas passer son étape avec la calculette en tête. Pas question de penser aux 18 secondes qui le séparent de Leon-Sanchez, le 11e. «Ilne faut surtout pas être attentiste, mais plutôt vigilant et audacieux. Le général peut encore bien bouger. Je ne vais pas me concentrer dessus car il y a une belle étape à viser, qui peut correspond­re à mon profil. Viser la gagne ? Il y a toujours des costauds devant, mais je vais tout faire pour ». (*) Gilbert, Bardet, Bennett et Zakarin ont remplacé Leon-Sanchez, Kelderman, Jungels et Grosschart­ner. Christian Prudhomme était bien accompagné, hier midi, pour déjeuner au sommet du Turini. Eddy Merckx (cicontre), quintuple vainqueur du Tour, et Ari Vatanen (cidessous), ancien champion du monde des rallyes, ont partagé le repas avec le patron du Tour de France. C’est d’ailleurs l’ancien vainqueur du Rallye Monte-Carlo qui a remis les prix aux coureurs, hier. Sur une idée de Christian Prudhomme. « Ari, je le connais depuis  ans, à l’époque où je couvrais le Dakar. Je l’ai déjà invité deux fois sur le Tour de France », explique l’ancien journalist­e. « Pour moi, le Turini est devenu mythique grâce aux exploits des pilotes et notamment ceux de Ari» . Un Finlandais heureux de retrouver des lieux familiers. « J’ai commencé ma carrière ici, en . C’était mon premier boulot, j’étais ouvreur pour Timo Mäkinen chez Ford. Et sportiveme­nt, c’est mon meilleur souvenir, car j’ai gagné le Monte-Carlo en  (au volant d’une Peugeot  T groupe B, ndlr) après avoir pris une pénalité de  minutes à Gap ».

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