Var-Matin (Grand Toulon)

L’art de Kobra au secours de la planète à Monaco

Alors que de Paris à Toulon, les marches pour le climat ont rencontré un franc succès hier, le street-artist brésilien Eduardo Kobra peint actuelleme­nt une superbe fresque sur l’environnem­ent en Principaut­é

- THOMAS MICHEL tmichel@nicematin.fr

Depuis quelques jours, le street-artist brésilien Kobra est à l’oeuvre à Monaco, où il réalise une fresque de 7 mètres par 12 sur une bâche tendue au pied au Yacht-club de la Principaut­é. Réputé pour ses murs colorés et ses portraits XXL d’icônes de la paix (lire ci-dessous), Kobra n’avait jamais eu à composer sur une « toile » aussi souple. «Onn’a pas trouvé de mur à Monaco, alors on a décidé de le faire comme ça. J’espère revenir faire un vrai mur ! », plaisante l’artiste entre deux coups de bombe.

«Unandetrav­ail»

À l’initiative de cette performanc­e, la présidente et fondatrice de l’associatio­n Brasil Monaco Project, Luciana de Montigny. « C’est la responsabl­e de la direction du tourisme et des congrès au Brésil, qui le connaît depuis des années, qui m’a donné l’idée de le faire venir à Monaco. Il y a un an qu’on travaille sur ce projet et, après l’inaugurati­on de l’oeuvre lundi prochain [demain à 11 h 30, devant le Yacht-club], Monseigneu­r [le prince Albert II] nous a donné l’autorisati­on de l’accrocher sur les remparts extérieurs du Fort Antoine pendant neuf mois. » Une vitrine de choix pour cet artiste aux quelque 750 000 abonnés sur Instagram, dont chaque oeuvre est porteuse de messages engagés. Parmi ses marottes : la dénonciati­on de la tauromachi­e, la surpêche ou encore le réchauffem­ent climatique. À Monaco, ce dernier thème, et particuliè­rement la protection des océans, s’est imposé au vu de l’engagement du prince Albert II en la matière. Kobra a choisi de réinterpré­ter un tableau de Dali, La persistanc­e de la mémoire (1931), et ses fameuses montres molles. Sauf que là, ce monde se meurt. À Monaco, une banquise molle, fondant inexorable­ment, remplace la plage méditerran­éenne et ses inaltérabl­es rochers de Dali. Les montres faisant office de compte à rebours face à l’urgence d’agir à la sauvegarde de la Planète bleue.

« J’avais des larmes qui coulaient »

Technique et éthique, un diptyque indissocia­ble du parcours de Kobra qui, chaque fois, emprunte les codes d’un de ses pairs pour y apposer son message. « Au départ, je voulais faire quelque chose lié à l’Amazonie, mais c’est un peu compliqué avec le nouveau gouverneme­nt brésilien. Ce sujet s’est finalement imposé au regard de l’engagement du prince, révèle Luciana de Montigny. Eduardo m’a envoyé plusieurs photos de ses idées et quand j’ai reçu celle-là, j’avais des larmes qui coulaient. C’était exactement ce que je voulais. Il a même choisi Dali, sans savoir qu’il sera l’artiste de l’exposition d’été du Grimaldi Forum ! » Timing parfait aussi, puisque la fresque sera livrée à l’aube du lancement de la 5e Monaco Ocean Week (du 24 au 30 mars). Quant à l’unique réplique en petit format de l’oeuvre, elle sera, dès que possible, vendue au profit de la Fondation Prince Albert II.

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(Photos Dylan Meiffret) Réputé pour ses portaits géants d’artistes et icônes de la paix, Eduardo Kobra devait terminer sa fresque sur l’environnem­ent ce samedi, devant le Yacht-club de Monaco.
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