Le procès Air Cocaïne dans sa dernière ligne droite
Que s’est-il passé à l’aéroport de Saint-Tropez ? L’accusé principal est-il le bon ? Tous les accusés maintiendront-ils leurs versions ? La cinquième semaine du procès, à Aix, s’annonce capitale
Le procès de l’affaire Air Cocaïne entre dans sa cinquième semaine aujourd’hui (lire nos précédentes éditions). Une semaine décisive ? La cour d’assises spéciale des Bouches-du-Rhône, présidée par le juge varois Jean-Luc Tournier, s’intéressera dès aujourd’hui à l’aéroport du golfe de Saint-Tropez, à La Môle. L’avion arraisonné le 19 mars 2013 à Punta Cana – les autorités locales annonçant la saisie de 700 kg de cocaïne – était attendu à La Môle. Et dix valises en provenance de République dominicaine, transportées par cet aéronef (mêmes pilotes et même passager), avaient déjà été déchargées sur la piste de l’aéroport varois, trois mois plus tôt. Cet épisode avait éveillé les soupçons et le renseignement avait été donné aux gendarmes qui avaient lancé une enquête.
Des accusés sur le gril
La cour d’assises abordera aussi la question du commanditaire présumé. Ali Bouchareb, le seul des neuf accusés à comparaître détenu, conteste être « Rayan », ce donneur d’ordre vu dans le Var, notamment lors de la livraison des valises. Les accusés et des témoins qui l’avaient désigné sur photo avaient fini par se rétracter lors des confrontations. Les débats se poursuivront ensuite avec les interrogatoires de chacun des neuf accusés. Le Toulonnais Frank Colin, co-organisateur des vols pour le compte de Rayan, sera-t-il en mesure d’étayer la version selon laquelle il comptait monnayer un statut d’indic auprès des autorités ? On entendra aussi Michel Ristic, l’accusé le plus discret du procès qui prétend n’en connaître aucun autre. Pas même Ali Bouchareb, avec lequel il avait été interpellé en Espagne, lors d’une autre affaire d’importation de drogue. La semaine se terminera par l’audition de Christine Saunier-Ruellan, juge d’instruction en charge de l’essentiel de l’affaire Air Cocaïne (confiée à la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille). La magistrate, dont une partie du travail a été remise en cause par la défense, a été citée par Me Dupond-Moretti, l’un des avocats des pilotes. Le procès doit se tenir jusqu’au 5 avril.