Rien de nouveau sous le soleil
Même si elle a sans doute scellé les dernières chances de qualification, cette 3e défaite à domicile ne fait finalement que confirmer ce que l’on savait déjà...
Après ses échecs initiaux à Mayol face au Racing et à La Rochelle, le RCT a donc chuté samedi pour la troisième fois de la saison à domicile, abandonnant sans doute au passage ses dernières chances d’accrocher le Top 6. Ce nouvel échec à l’issue d’une rencontre frappée du sceau de l’inconstance a déclenché la colère d’une partie du public toulonnais qui s’était pris à rêver d’une « remontada » possible et qui a copieusement sifflé les Rouge et Noir à la fin. Mais l’’inconstance n’estelle pas justement le propre des « petites » équipes ? Il n’y a rien de vraiment surprenant à ce que le RCT version 2018-2019 en souffre encore. Samedi, alors que les hommes de Collazo, sur leur dynamique, avaient pris leur match par le bon bout et semblaient capables de l’emballer, il a finalement suffi que les Montpelliérains se resserrent un peu et se retrouvent en seconde période pour que la machine toulonnaise déraye. Déjà, elle nous avait rappelé sa fragilité lorsqu’à 12-0, elle avait immédiatement concédé un essai et permis au MHR de se « repomper »... Mais cela revient un peu à enfoncer des portes ouvertes que de rappeler les insuffisances récurrentes d’un groupe en totale refondation et toujours en déficit de confiance. Samedi, mauvaises sorties de camp, jeu d’occupation au pied déficient, ballons rendus et rucks perdus ont encore plombé la prestation toulonnaise...
Le président s’est fait une raison
Même Patrice Collazo dont on ne peut douter de l’aversion pour la défaite, est capable d’accepter cette situation : « Des fois ça marche, des fois pas ! » commentait après-coup, Patrice, presque fataliste en évoquant son coaching du jour... Faut-il aussi rappeler la valeur de l’adversaire, lui aussi coincé dans le ventre mou du championnat mais encore armé pour inquiéter les meilleurs ? Si les plus optimistes parmi les supporters varois ne voulaient pas croire que leurs protégés puissent rechuter au moment même où on espérait qu’ils aient enfin lancé leur saison, Mourad Boudjelall, luimême n’a pas été étonné par l’issue défavorable du match. Obligé par la médecine de se tenir au calme pendant quelques matches pour préserver sa santé, le président avait, sinon pressenti la défaite, au moins imaginé qu’elle pouvait sceller ce duel du Sud-Est. Pourquoi sinon aurait-il précisé que ses louanges dressées jeudi à l’intention de Patrice Collazo avant-match vaudraient encore même en cas de défaite ? Une partie du public toulonnais, peut-être trop gâtée ces dernières années, a encore du mal à accepter les évidences d’une saison de transition, mais Mourad Boudjellal, lui, semble vraiment s’être fait une raison. Sans doute d’ailleurs que l’aide de Bernard Lemaître, investisseur/mécène qui lui a apporté cette année son argent, son expérience et un peu de recul sur la situation, n’est pas étrangère à ce changement radical de comportement...
Prendre le temps de se structurer
Quoi qu’il en soit, et même si le présent peut encore se révéler ponctuellement douloureux, il nous semble que cette sagesse revenue sur les bords de la rade sert plutôt bien les intérêts futurs d’un club qui doit prendre le temps de se structurer et ceux de son entraîneur bâtisseur. Plutôt que de regarder sans cesse en haut ou en bas du classement, Patrice Collazo devrait maintenant pouvoir poser tranquillement de nouvelles briques sur ses fondations et ainsi continuer de préparer l’avenir. Tranquillement. Il appartient aux jeunes évidemment. Et sera sans doute beaucoup plus heureux, surtout si le RCT continue de pousser dans cette voie, d’une seule voix, et parvient à reproduire durablement ce qu’il ne réussit jusque-là que par moments : on pense là à sa première mitemps où, contre le vent, les Rouge et Noir ont beaucoup entrepris à la main jusqu’à inscrire un magnifique essai, offrande des frangins Tuisova à Webb sur un contre fulgurant d’une précision chirurgicale. Le propre des grandes équipes, capables, elles, de répéter ces actions et même de réciter leur jeu pendant 80 minutes...
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