« C’est à Bel Air que se bâtit notre vision du futur » Interview
Avec la pose de la première pierre, les travaux d’extension sont officiellement lancés pour le site villeneuvois d’Amadeus qui veut continuer d’être à la pointe de l’innovation
Gilles Floyrac, le nouveau président d’Amadeus SAS, a posé vendredi dernier la première pierre des travaux d’extension du site de Bel Air à VilleneuveLoubet. Un projet commencé par son prédécesseur Claude Giafferri qui va asseoir un peu plus encore la position d’Amadeus Nice comme étant le plus grand centre de R&D du leader mondial de l’informatique pour l’industrie du voyage et du tourisme.
En quoi le projet d’extension vat-il accompagner la croissance d’Amadeus ? Il y a quatre ans, Amadeus a pris la décision de racheter pour M€ le site villeneuvois de Texas Instruments afin de regrouper les équipes travaillant sur le secteur aérien. Son objectif était de favoriser les synergies en multipliant les espaces de collaboration et en créant un environnement de travail moderne et flexible. Le campus de Bel Air a été une réussite complète dont nous sommes fiers. Ce modèle est d’ailleurs déployé dans d’autres sites d’Amadeus dans le monde. Bel Air doit continuer à être une vitrine de notre culture et de notre environnement de travail collaboratif et agile pour attirer les talents et favoriser le bienêtre des salariés. Avec cette extension, nous allons tester et mettre en place des méthodes qui seront encore plus ambitieuses dans la flexibilité et l’agilité du travail. Nous prévoyons ainsi de nombreuses zones pour que les gens se rencontrent et partagent de façon informelle. Elles permettront de réaliser de grands développements et des projets ambitieux car nos clients nous demandent des logiciels très compliqués.
Un exemple ? Nous avons mis au point un logiciel très sophistiqué qui permet d’équilibrer les avions. Son algorithme recalcule le centre de gravité de l’appareil en fonction des bagages et des passagers. Si l’avion est bien équilibré, il n’est pas nécessaire de contrebalancer la poussée ; ce qui signifie une économie de carburant et donc une empreinte carbone réduite. C’est tout à fait le type de logiciel qui a une forte valeur ajoutée pour les compagnies aériennes mais qui est compliqué à faire et qui nécessite une équipe experte d’une cinquantaine de personnes. C’est un travail de collaboration et d’agilité à la dimension de l’entreprise que nous sommes en train de déployer. Cette méthode est expérimentale ; le centre de Bel Air a toujours été à la pointe de l’innovation. C’est là que se construit la vision d’Amadeus pour le futur.
Quels sont les défis d’Amadeus pour demain ? Nous sommes dans une industrie qui se transforme beaucoup et qui connaît des révolutions technologiques tous les cinq à dix ans. Nous sommes chargés par nos clients de suivre le mouvement, voire l’anticiper, de façon à être les premiers à mettre à leur disposition des applications qui leur servent dans leur business.
L’Europe concentre-t-elle encore la majorité du chiffre d’affaires d’Amadeus ? Non, plus maintenant. Les derniers projets représentatifs de nos équipes concernent la compagnie aérienne américaine Southwest (qui transporte millions de passagers par an), Japan Airlines (la e compagnie japonaise qui fait beaucoup de vols domestiques). Ce sont des logiciels compliqués car ils correspondent à des manières de travailler qui leur sont bien spécifiques. Southwest est, par exemple, très orientée clients avec une offre services que n’ont pas les autres compagnies aériennes et nous avons dû réaliser un logiciel à façon. Au Japon, on a dû développer un projet très important qui a duré six ans et qui a mobilisé des milliers de salariés Amadeus. On est aussi en train de terminer le projet avec Air Canada. Nous avons une position dominante avec des clients de premier rang.
Et sur le territoire ? Amadeus est implanté sur la Côte d’Azur depuis et c’est ici où nous avons construit les fondations de notre expertise
Inauguration prévue à la rentrée L’extension du site de Bel Air qui s’inscrit dans la démarche de développement durable d’Amadeus (respect de la faune locale, réallocation de la flore protégée), sera livrée pour la rentrée . Aux m de bureaux et annexes viendront s’ajouter m² avec environ nouveaux postes de travail et places de stationnement et de places supplémentaires pour les vélos-motos, soit M€ de travaux. « A terme, il y aura personnes ici, souligne Gilles Floyrac. On investit dans ce site qui est l’un des plus élaborés du groupe. Cette extension est aussi le signe de la pérennisation du travail initié par Claude Giafferri. » technologique. Nous sommes attachés à ces racines et l’extension de Bel Air est un exemple de notre ancrage dans le tissu économique local. Nous en sommes un acteur important et nous resterons dans cette région. On va continuer ce que Claude Giafferri a mis en place avec le tissu local. L’écosystème à Sophia Antipolis est très actif avec le Sophia Club Entreprise, la Casa… et nous partageons les mêmes problématiques, come celle du recrutement. Attirer les talents n’est pas si facile même si nous avons recruté personnes l’an dernier et en prévoyons cette année. La Côte d’Azur est en concurrence avec le monde entier. Nous devons travailler ensemble avec l’écosystème local et trouver des solutions. Je pense notamment à l’intelligence artificielle. C’est un projet qui va bientôt démarrer avec la labellisation du IA. Il y a ici une richesse et une expertise autour de l’intelligence artificielle qui doivent prendre de l’ampleur. La technologie est en train de s’orienter vers l’IA et il va falloir recruter, former. Notre challenge est d’être les premiers ici, à Sophia, en France et dans le monde.