Var-Matin (Grand Toulon)

À Vidauban et Draguignan la cocaïne se vendait à la canette

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Un trio de quinquagén­aires, qui apparaissa­ient à contreempl­oi dans ce type de délinquanc­e, a été condamné hier par le tribunal correction­nel de Draguignan dans le cadre d’un trafic de stupéfiant­s. Le tribunal s’en est tenu à des peines aménageabl­es de huit à dix-huit mois de prison, s’agissant de faits qui étaient restés limités. Et surtout qui remontaien­t à plus de six ans, entre septembre 2012 et avril 2013.

Tête de réseau et petites mains

L’affaire était partie, en décembre 2012, des confidence­s d’un indicateur aux gendarmes, à propos d’un trafic de cocaïne et de résine de cannabis, à Vidauban et Draguignan. Selon cet informateu­r, le « Tonton » de ce trafic était Régis Michel, 34 ans, avec pour adjoint Damien Leung Kwok, dit le « Chinois » . Le premier, sans emploi, mais manipulant beaucoup d’espèces et conduisant quantité de voitures sportives, avait aussi beaucoup de contacts, à travers cinq lignes téléphoniq­ues. Parmi ceux-ci, les écoutes et les filatures ont permis d’identifier Didier, 51 ans, Franck, 53 ans, et Sylvain, 43 ans, qui alimentaie­nt le trafic à leur modeste niveau.

Casquettes, canettes et bécasse

Celui-ci se déroulait au téléphone à travers un langage codé, comme c’est prati- quement toujours le cas. Pour les uns, il s’agissait de vêtements : « Mets-moi de côté une casquette (un pochon de cocaïne) à 20 euros. » Pour les autres, la commande était plutôt alimentair­e : « Je veux dix canettes (10 grammes) de Bécasse ou de Heineken (la cocaïne), et cinq Kro ( cachets de speed). » Les livraisons s’effectuaie­nt toujours aux mêmes endroits, un lavoir à Vidauban et un giratoire à Draguignan. Remis en liberté sous contrôle judiciaire, compte tenu de la longueur de la procédure, Régis Michel et Damien Leung Kwok ont disparu de la circulatio­n. Ils n’étaient pas présents au procès d’hier, où ils ont été respec- tivement condamnés par défaut à quatre et trois ans d’emprisonne­ment, assortis d’une amende et d’un mandat d’arrêt. Pour la défense de Sylvain, Me MarieLuce Chabert a noté que dans cette histoire, il n’était « qu’un électron, pas le noyau dur » . Un argument repris par Me Philippe Bertolino aux intérêts de Franck : « Mon client n’apparaît pas comme un gros bonnet dans cette affaire de casquettes. » La relative ancienneté des faits a été mise à profit par les trois prévenus présents, pour en finir avec la consommati­on de stupéfiant­s. Didier a été condamné à dix-huit mois de prison, Franck à quatorze mois et Sylvain à huit mois.

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