Bardot qualifie les Réunionnais de « population dégénérée »
Population dégénérée », « traditions barbares », « île démoniaque » : Brigitte Bardot s’en prend violemment aux habitants de l’île de la Réunion dans une lettre ouverte au préfet, leur reprochant de maltraiter les animaux, des propos condamnés par la ministre des Outre-mer. « Si ce courrier est authentique, il appelle une réponse claire : le préfet de La Réunion déposera dès demain une plainte à laquelle je m’associerai », a répondu la ministre des Outre-mer Annick Girar
din dans un tweet. « Le racisme ordinaire n’a pas sa place dans le débat d’idées », a ajouté la ministre, actuellement en déplacement à la Réunion pour faire le bilan de ses engagements, trois mois après le mouvement des « gilets jaunes » dans l’île. Mais, si doute il y avait sur l’authenticité du texte, la Fondation Brigitte Bardot l’a levé hier en confirmant à la chaîne Réunion Première qu’il était bien de la main de l’ancienne comédienne. « Les autochtones ont gardé leurs gênes [sic] de sauvages » , écrit l’ancienne actrice dans sa lettre datée du 18 mars et rendue publique hier, accusant les Réunionnais de « barbarie » à l’encontre des animaux. Dans ce courrier, très virulent, Brigitte Bardot, 84 ans, évoque pêle-mêle « des réminiscences de cannibalisme des siècles passés », « une population dégénérée encore imprégnée des coutumes an- cestrales, des traditions barbares qui sont leurs souches ».
Cinq condamnations pénales
La militante de la cause animale, condamnée à cinq reprises pour incitation à la haine raciale, notamment pour des propos tenus contre les musulmans, parle encore d’une « île démoniaque » et pointe du doigt le sort prétendument réservé aux chiens et aux chats, ainsi que les « fêtes indiennes Tamoul avec décapitations de chèvres et boucs en offrande à leurs Dieux et dont les abats jetés à la mer attirent les requins ». L’ancienne icône du cinéma français a notamment été condamnée pour des propos contre la population musulmane qui, selon elle, « nous détruit, détruit notre pays en imposant ses actes », ou encore contre « des clandestins ou des gueux [qui] profanent et prennent d’assaut nos églises pour les transformer en porcheries humaines ».
« Racisme décomplexé »
Sur Twitter, la sénatrice UDI de la Réunion, Nassimah Dindar, a aussitôt réagi : « Mme @brigitte_bardot la maltraitance animale est inadmissible, l’outrance et l’injure tout autant ! Qui d’entre les Réunionnais et vous est le plus “sauvage” » ? » , a-t-elle demandé. « Vos propos méprisants démontrent une totale méconnaissance des Réunionnais et votre propension, encore, à l’inhumanité » , a de son côté twitté la députée PS de la Réunion, Ericka Bareigts. « Vous desservez une juste cause. Vous combattez une cruauté contre une espèce mais l’utilisez d’une autre manière contre vos semblables » , ajoute-telle. « Êtes-vous donc née avant la honte @brigitte_bardot ? Quelle indignité ! Aucun combat, aussi noble soit-il ne saurait justifier de tels dérapages » , a renchéri le député LFI de Guyane Gabriel Serville. Sur les réseaux sociaux, de très nombreux Réunionnais ont dénoncé son « racisme décomplexé », et « une incitation à la haine raciale ».