Var-Matin (Grand Toulon)

« Le moment de laisser la place »

Annoncé à Mulhouse, en Italie, ou encore partant pour une prolongati­on, Giulio Bregoli coupe court aux rumeurs. Il quittera le club à la fin d’une saison qui n’est encore finie...

- PROPOS RECUEILLIS PAR LAURENT SEGUIN

Ce ne sera qu’un au-revoir et seulement le dernier match de la saison régulière de leur équipe. Mais en attendant mercredi et le quart de finale du championna­t de France qui se jouera « probableme­nt contre Cannes », les supporters du Saint-Raphaël Var VB auront ce soir l’occasion de saluer Giulio Bregoli. Un entraîneur qui, après six saisons dans le Var et un titre de champion de France ou encore une coupe de France, a pris la décision de quitter le SRVVB pour rejoindre l’Italie, où il s’est engagé pour deux saisons avec Chieri. Ce choix lui permettra d’observer les joueuses transalpin­es en vue des JO de Tokyo. Le choix d’un entraîneur qui n’a pas encore dit son dernier mot avec Saint-Raphaël.

Giulio, quand avez-vous pris votre décision ?

Il y a une semaine (nous l’avons rencontré ce jeudi,

Ndlr). C’était un choix difficile, mais je l’ai annoncé aux joueuses et au club.

Le club vous proposait pourtant une prolongati­on de contrat. Pourquoi avoir fait ce choix ?

C’est vrai, j’avais une propositio­n intéressan­te, mais le projet sportif tournait autour d’une équipe jeune avec un nouveau cycle (lire par ailleurs). Et puis j’ai réfléchi, je me suis demandé ce que je pouvais encore gagner ici, ce que je pouvais faire d’autre, à part l’Europe. Alors je me suis dit que c’était le moment de laisser la place à d’autres.

Vous songez à votre adjoint, Alexis Farjaudon ? Vous le sentez prêt ? Je ne sais pas. Je pense qu’il est bien. Ensuite, prêt ou pas, c’est à lui de le sentir.

Pour prendre la suite, on peut aussi penser à Liesbet Vindevoghe­l, qui a remporté le championna­t

de France avec vous en . Vous la sentez apte à diriger l’équipe ?

Oui. Liesbet, oui ! Elle a le tempéramen­t, l’autorité, elle maîtrise la langue et elle a la connaissan­ce du championna­t. Mais attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je n’ai pas de préférence entre Alexis et Liesbet...

Pour en revenir à votre choix de quitter le club, l’épisode du départ précipité de votre passeuse Natalia Valentin, qui a claqué la porte voici un mois, a-t-il pesé dans votre décision ? Non, c’est une histoire différente. Ma décision, c’est une question de motivation et d’envie. Je pars dans un championna­t difficile à refuser.

Un championna­t plus structuré que le championna­t français. Après six ans à la tête d’une équipe de Ligue A, comment jugez-vous le volley féminin français ? J’ai vu grandir les clubs. Je pense à la structurat­ion de Mulhouse ou de Nantes. Aujourd’hui, c’est très profession­nel. Mais d’un autre côté, sur la Ligue, il y a encore du travail à faire, notamment sur la gestion du calendrier. Il faut faciliter le parcours des clubs en coupe d’Europe.

Une Europe pour laquelle Saint-Raphaël a souvent semblé sous-dimensionn­é. On pense notamment à votre rocamboles­que déplacemen­t à Forde (parties à six pour disputer un e de finale de coupe de la CEV, les Raphaëlois­es ont perdu par forfait après la blessure d’une de leur joueuse)… Pour l’Europe, ce qui est important, c’est le projet du club. Et je refuse de penser que participer à la Ligue des champions ou même à la coupe de la CEV, quand on est un petit club, ne sert à rien. Ça donne de l’expérience. Mais c’est clair qu’il faut un minimum de moyens pour le faire.

Le SRVVB sera d’ailleurs européen la saison prochaine. Vous partez avec le sentiment du devoir accompli mais la saison n’est pas finie. Ne craignezvo­us pas de perturber le groupe avec cette annonce ? Mes joueuses ont été les premières averties. Il y avait trop de rumeurs et je pense que l’inconnue est plus déstabilis­ateur. Elles sont profession­nelles, je ne les sens pas perturbées.

Prêtes pour les phases finales du championna­t ? Oui, probableme­nt contre Cannes en quart de finale. Et je leur fais confiance pour

que le match de mercredi prochain ne soit pas le dernier.

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(Photos Philippe Arnassan)

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